Le président du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), Alberto d'Alotto, a exprimé, mardi à Alger, sa "satisfaction" des entretiens qu'il a eu avec les autorités algériennes, relevant l'existence d'un "consensus" sur la nécessité d'adhérer à l'organisation. "Il y a un large consensus en Algérie sur la nécessité d'adhérer à l'OMC. Tout le monde est d'accord pour poursuivre les négociations en vue de faire partie de la famille de l'OMC. Je ne peux qu'être satisfait", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse organisée conjointement avec le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, au terme de sa visite en Algérie. Arrivé samedi à Alger sur invitation du ministère du Commerce, M. D'Alotto s'était entretenu avec Mustapha Benbada, Youcef Yousfi et Chérif Rahmani, respectivement ministre du Commerce, de l'Energie et des mines, et de l'Industrie, de la PME et de la promotion de l'investissement. Le président du groupe de travail chargé de l'accession de l'Algérie au système commercial multilatéral s'était entretenu également avec le secrétaire général de la centrale syndicale, d'un représentant du patronat et avec la commission économique de l'Assemblée populaire nationale (APN). L'adhésion à l'OMC dépend de la capacité de l'Algérie à répondre aux exigences de l'organisation, a-t-il estimé, soulignant, toutefois, que l'équipe algérienne de négociateurs est "bien préparée" pour mener à terme ce processus. "C'est un processus complexe. Un travail intense doit être fourni. C'est aux négociateurs algériens de faire le nécessaire pour adhérer à l'OMC. Il faut être conscient qu'il y aura des exigences de la part de l'organisation qu'il faut satisfaire", a-t-il averti. Des requêtes de certains membres de l'organisation ont été, ainsi, transmises aux autorités algériennes qui doivent apporter les réponses nécessaires avant la fin de l'année. Ces requêtes portent essentiellement sur le système financier algérien, le régime des investissements, notamment l'investissement étranger en Algérie, a-t-il précisé. Tout en réaffirmant la ferme volonté du gouvernement algérien de conduire à terme le processus de négociations, le ministre du Commerce a assuré que son département est déterminé à défendre lÆintérêt du pays. "Autant nous sommes prêts à fournir l'effort nécessaire pour répondre aux exigences des membres de l'organisation à travers la réalisation des transformations législatives et réglementaires nécessaires, autant nous sommes déterminés à défendre nos intérêts", a-t-il souligné. Cependant, M. Benbada a affirmé que "tout processus de négociation est synonyme de concessions à faire", relevant que l'équipe des négociateurs est consciente de l'importance de la question et que les offres présentées par l'Algérie "prennent en considération l'intérêt du pays pour que certains secteurs ne risquent pas d'en pâtir". Il a rappelé que deux nouvelles offres révisées en matière de marchandises et de services seront introduites, au mois de décembre prochain, au niveau du secrétariat de l'OMC pour compléter le dossier de l'Algérie. Selon M. Benbada, l'Algérie a adopté depuis 2008 de nouvelles lois en matière d'obstacles techniques au commerce, de mesures sanitaires et phytosanitaires, de propriété intellectuelle, de pratiques anti-dumping, de sauvegarde et de mesures compensatoires, de politique des prix, d'évaluation en douane, d'importation de produits pharmaceutiques et d'exportation de viandes bovine et ovine et de palmiers. "Pas moins de 40 textes ont été révisés", a-t-il précisé. Il a, ainsi, estimé que l'Algérie a accompli un "effort considérable" pour répondre aux attentes des membres de l'OMC, appelant ces derniers à faire de même en respectant la volonté de l'Algérie de préserver ses intérêts économiques.