Sans surprise, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a décidé mercredi à Vienne de maintenir inchangé son plafond de production à 30 millions de barils par jour et de prolonger pour une année supplémentaire le mandat du secrétaire général sortant, le Libyen Abdallah Salem Al-Badri. ''Tout est resté inchangé. La production est maintenue à 30 mbj et nous avons décidé de prolonger d'une année supplémentaire le mandat du secrétaire général'', a déclaré le ministre saoudien du Pétrole Ali Al-Nouaimi, à des journalistes qui attendaient les conclusions de cette 162ème réunion de l'Opep. Les propos de M. Al-Nouaimi ont été ensuite confirmés par la déclaration finale de la réunion lue par M. Al-Badri. La décision de l'Organisation de maintenir le statu quo était, en effet, attendue bien avant la tenue de la réunion de ce mercredi, puisque l'ensemble des déclarations des ministres et représentants des 12 pays membres allaient dans ce sens. L'incertitude des perspectives de l'économie mondiale, notamment dans la zone euro, le Japon et les grands pays émergents avaient pesé sur les travaux de la réunion, dont une bonne partie s'est déroulée à huis clos. Dans leur déclaration, plusieurs ministres ont manifesté leur satisfaction quant à ces décisions consensuelles, y compris le ministre iranien du Pétrole, Rostom Qassimi, qui ne cessait de déplorer la hausse de l'offre de l'Opep en dépit de la régression de la demande mondiale. ''Je suis satisfait de cette décision'', a-t-il dit, ajoutant que la prochaine réunion de l'Organisation, prévue le 31 mai prochain, permettra notamment d'évaluer l'impact du maintien du plafond de la production de l'organisation sur le marché et sur l'économie mondiale. Les cours de brut ont rapidement et favorablement réagi à la décision de l'Opep en dépassant la barre des 110 dollars (110,26 USD le baril) avec une hausse de 2,26 dollars par rapport à leur clôture la veille. D'autre part, l'absence de consensus concernant la succession de M. Al-Badri (72 ans) a amené les membres de l'Opep à recourir à une solution non conventionnelle en prolongeant de 12 mois supplémentaires la mission du Libyen, alors que les observateurs misaient sur un prolongement de six mois de son mandat. ''Il est vrai que le règlement intérieur de l'Opep et son statut ne prévoient pas une extension dans son cas'', a déclaré à l'APS le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi, ajoutant, toutefois, que ''l'Organisation est souveraine'' dans ses décisions. Trois candidats étaient en lice pour le secrétariat général de l'Opep à savoir le délégué permanent de l'Arabie Saoudite auprès de l'Organisation, Madjed Al-Mounif, le conseiller du Premier ministre irakien pour les affaires de l'Energie, Thamer Al-Ghodheban et l'ancien ministre iranien du Pétrole, Ghoulam Hossein Nouzari. Selon des délégués, l'Iran a retiré sa candidature, présageant une possible désignation du représentant irakien. L'Equateur, qui était aussi en lice, a fini par retirer son candidat, le ministre Wilson Pastor afin "qu'il y ait davantage d'unité au sein de l'Opep. Les ministres ont, en outre, décidé de passer la présidence périodique de l'Organisation au ministre koweitien du Pétrole, Hani Abdulaziz Hussain, pour un mandat d'une année à partir du 1er janvier 2013 en succession à son homologue irakien Abdulkarim Luaibi Bahedh. A l'ouverture des travaux de la 162ème réunion de l'Opep, son président sortant, M. Bahedh s'est dit ''inquiet de la décélération de l'économie mondiale'' depuis le début de l'année 2012. ''Cette décélération est le résultat d'une combinaison de facteurs liés, entre autres, aux politiques d'austérité appliquées dans certaines pays de la zone euro et les difficultés économiques au Japon et des principaux pays émergents'', a-t-il dit.