Les dirigeants de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) ont décidé d'accélérer la création d'un marché unifié dans la région à partir de janvier 2015, à l'issue d'un sommet extraordinaire vendredi à Dakar. Le sommet a consacré une grande partie de ses travaux aux questions économiques, liées au cordon douanier régional unique, à la monnaie communautaire, et aux négociations commerciales avec l'Union européenne (UE) entre autres. "Les chefs d'Etat et de gouvernement ont réaffirmé leur ferme engagement pour le développement de la région à travers l'approfondissement de l'intégration économique", selon le communiqué du sommet lu à l'issue des travaux par le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo. Ils ont pris une série de "décisions spécifiques" en vue d'atteindre cet objectif, dont l'instauration d'un "tarif extérieur commun (TEC)" de la Cédéao, qui sera un cordon douanier unique, applicable à toutes les marchandises provenant de pays non membres à partir du 1er janvier 2015. Les dirigeants de la Cédéao ont par ailleurs confirmé leur calendrier pour la création d'une monnaie unique en Afrique de l'Ouest en 2020. Créée en 1975, la Cédéao est une véritable mosaïque, avec environ 300 millions d'habitants répartis entre des pays francophones, anglophones et lusophones, qui utilisent différentes monnaies. Huit de ses Etats membres ont en commun le franc CFA arrimé à l'euro et sont rassemblés au sein de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa) : Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Chacun de ses sept autres pays membres a sa monnaie : Cap-Vert (escudo), Gambie (dalasi), Ghana (cédi), Guinée (franc guinéen), Liberia (dollar libérien), Nigeria (naira) et Sierra Leone (leone). La Cédéao espère la création à partir de 2015 d'une monnaie unique pour ces sept pays au sein d'une deuxième sous-entité régionale, la Zone monétaire d'Afrique de l'Ouest (ZMAO), qui fusionnera ensuite avec l'Uémoa pour faciliter la création de la zone monétaire unique en 2020. Le sommet a par ailleurs abordé la question des accords de partenariat économique (APE) que tente de conclure l'UE avec des pays en développement, sans grand succès. Les négociations piétinent depuis plus de 10 ans notamment parce que les pays africains craignent que l'ouverture des marchés ne fragilise leurs économies.