L'Algérie veut des excuses officielles après la violation de son consulat général à Casablanca (Maroc) et n'accorde pas de crédit à la la thèse de l'incident "isolé", affirme la presse nationale paraissant lundi. Sous le titre "Rabat regrette mais ne s'excuse pas", le quotidien El Watan relève que l'ambassadeur marocain, revenu dimanche à Alger, après avoir été rappelé mercredi pour consultation par son pays, "n'a pas été chargé de présenter des excuses de son gouvernement pour le grave préjudice moral et symbolique causé à l'Algérie". L'aveu d'un "acte inadmissible" par l'ambassadeur du Maroc en Algérie ne veut pas dire selon El Watan des excuses. L'acte n'a pas été "assumé publiquement", ni "assorti d'excuses comme l'exigent les usages diplomatiques en pareilles circonstances", ajoute le journal. El Watan estime que cette plaidoirie du représentant du Maroc "n'a pas vraiment convaincu les responsables algériens qui lui ont signifié que l'Algérie n'accorde pas de crédit à la thèse de l'incident isolé et qu'elle est quasiment convaincue que le coup était prémédité voire commandé". Le quotidien l'Expression relève, quant à lui, l'affirmation des Marocains qui considèrent l'attaque contre le consulat d'Algérie comme un "acte isolé" mais, note-t-il, "l'explication ne convainc pas les Algériens". "Aucune institution officielle du royaume n'a jusqu'à présent été en mesure de prouver que cette attaque n'a pas été intentionnelle encore moins de rapporter officiellement des excuses exprimées par le Maroc à l'égard de l'Algérie", souligne le journal, qui qualifie la violation du consulat algérien de "grave dérapage diplomatique contre l'Algérie". Le même constat a été fait par Le Quotidien d'Oran qui indique qu'"aucune excuse officielle marocaine n'a été faite du moins via les canaux les plus appropriés que sont les Affaires étrangères ou l'agence de presse officielle marocaine MAP". Le journal observe que "les autorités algériennes ont rejeté la thèse de l'acte isolé au sujet de l'offense faite à l'emblème national", affirmant que "la politique étrangère marocaine est marquée du sceau de l'infantilisme et d'une recherche de l'escalade". Le Temps d'Algérie écrit, pour sa part, que "les provocations contre l'Algérie se poursuivent malgré le retour dimanche de l'ambassadeur du Maroc en Algérie". "La tension persiste, alimentée par la poursuite de l'escalade côté marocain", relève le journal citant trois sit-in organisés à Meknes, Oujda et Rabat contre l'Algérie et rapportés par la MAP. Le journal Liberté indique qu'"Alger, qui tient les autorités marocaines comme responsables de l'escalade, exige qu'il soit associé à l'enquête pour s'assurer que les suites appropriés ont été dégagés après cet incident grave". El Moudjahid reprend, quant à lui, les propos du ministre d'Etat, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Tayeb Belaiz, qui considère la violation du consulat général d'Algérie à Casablanca de "grave atteinte aux usages du droit international". "Cette violation est une grave atteinte à un symbole sacré pour tous les Algériens, en l'occurrence l'emblème national un symbole de la souveraineté national", indique M. Belaiz. Le journal arabophone Echourouk écrit que l'Algérie attend toujours des explications convaincantes de ce qui s'était passé lors de la violation du consulat algérien le 1er novembre qui coïncide avec l'anniversaire de l'indépendance de l'Algérie. Le journal arabophone Echaab estime, de son côté, que l'escalade marocaine contre l'Algérie est une tentative vaine visant à parasiter le processus de règlement de la question sahraouie mené par l'Onu sur la base de négociations entre les deux parties au conflit, à savoir le Maroc et le Front Polisario. Sawt El Ahrar affirme que l'attaque contre le siège consulaire d'Algérie à Casablanca traduit une "hystérie sans précédent de Rabat".