Le rideau est tombé samedi sur le 5ème Festival international de théâtre de Béjaïa, bouclé sur une soirée musicale en apothéose, animée essentiellement par l'orchestre symphonique national, dirigé, en la circonstance par le maestro Rachid Saouli. Avec un concert flamboyant, fait d'un mélange subtil d'œuvres universelles, dont celle de Verdi, Brahms et Schubert, et de morceaux choisis du terroir, notamment un florilège de chansons kabyles cultes, le public a été littéralement transporté. ''Yemma gouraya'', ''Elhamdou lilal'', et tant d'autres morceaux, baignés, dans une touche classique ont manifestement séduit. L'ambiance était surchauffée et a dû prendre une once d'émotion supplémentaire avec, d'abord, les choeurs de ''Anzar'' (divinité berbère de la pluie) de la localité d'Ighil Ali, qui ont ému avec leur répertoire à la fois romantique et révolutionnaire, accentué ultérieurement par le chanteur Djamel Allam, qui en interprétant ''u-retrugh'' (ne pleure pas), une des chansons fétiches, a serré les cœurs et noué les gorges. La chanson est une complainte écrite en hommage aux martyrs de la révolution, et dédiée à toutes les femmes qui ont souffert de l'attente du retour des êtres chers montés au maquis. ''On ne cessera jamais de leur rendre hommage. Car c'est grâce à eux que nous avons aujourd'hui des festivals comme celui d'aujourd'hui dans notre pays''. Belle fin, pour ce rendez-vous, qui durant une semaine a mis une ambiance chaude, rarement vu. Avec une participation de 20 pays, 200 spectacles, et une quarantaine de pièces éclectique et de qualité, la cuvée ne pouvait être que bonne.