L'Entente de Sétif a battu, samedi soir au stade du 8-Mai 1945, l'équipe congolaise du Tout-Puissant Mazembe sur le score de 2 buts à 1 (mi-temps 0-0), en demi-finale aller de la ligue des champions africains de football. Bousculés par un adversaire qui aura justifié son rang de grand d'Afrique (les congolais ont remporté 4 fois la ligue des champions et ont été finalistes de la coupe du monde des clubs, en 2010), les sétifiens se sont montrés patients et très appliqués malgré quelques approximations dues à l'excès de précipitation. Tardant à entrer dans le match, les hommes de Kheireddine Madoui ont laissé, durant les premiers instants de la rencontre, l'initiative à Kasusula et ses co-équipiers qui ont rapidement pris un ascendant en termes de possession du ballon et de maîtrise. La première action dangereuse sera d'ailleurs à l'actif des congolais, dès la 6', lorsqu'Illongo mettra le keeper Khedaïria à rude épreuve sur coup-franc de 25 m. Dans un stade sonnant tristement creux (le match s'est déroulé à huis-clos), les sétifiens laissent passer l'orage et s'en vont à leur tour inquiéter Kidiaba qui sera l'auteur d'une belle envolée qui annihilera un superbe tir de Younes (12'). Le match est dès lors plutôt équilibré, même si Singuluma, le zambien du TP, ratera le plus facile après avoir pris le meilleur sur Arroussi dans le carré des 6 m (36'). La seconde période, bien plus animée, verra une équipe algérienne plus en jambes et beaucoup plus agressive (dans le bon sens du terme). Belameïri, l'attaquant de poche, sera à deux doigts de scorer dès la 47' à la suite d'une hésitation de l'arrière-garde du TP Mazembe. Malheureusement pour eux, les sétifiens se feront piéger quelques minutes après quand Arroussi dévie malencontreusement le cuir dans ses propres filets à la suite d'une incursion sur la gauche de Kalaba (52'). Un but qui sonne la révolte des camarades de Mellouli qui égaliseront 5 minutes plus tard par Younes, de la tête, après un centre venu de la droite (55'). Une réalisation limpide que l'arbitre camerounais Alioum Néant refusera de manière inexplicable, dans un premier temps, avant de revenir sur sa décision après un bref conciliabule avec son assistant. La rencontre devient plaisante et de plus en plus indécise. Les congolais qui pensaient avoir fait le plus dur en ouvrant le score, se montrent plus conquérants en attaque. C'est ainsi que Boukria sauvera miraculeusement sur sa ligne un essai de Samata (65') avant qu'Illongo n'adresse, sur coup-franc, un bolide qui heurtera le haut de la transversale. La rencontre s'acheminait vers un match nul plutôt équitable lorsque Ziaya, héritant à la 89' d'une passe lumineuse de Djahnit, se met sur son pied gauche à l'entrée des 16,5 m pour fusiller Kidiaba d'un tir en pleine lucarne. Le mérite de l'équipe sétifienne est d'autant plus grand qu'elle a dû composer avec l'absence de son public. Un public très bruyant qui a toujours joué, dans ce type de rencontres internationales, son rôle de 12ème homme. Dans une semaine, Meguatli et ses co-équipiers auront une belle carte à jouer à Lubumbashi, eux qui n'ont pas perdu, durant la phase de poules de la ligue des champions, le moindre match en dehors de leurs bases. L'Entente en finale ? Tout Sétif y croit. Déclarations des entraîneurs : Patrice Carteron (entraîneur du TP Mazembe) : ‘‘Nous avons joué face à une équipe connue pour avoir du mal à s'exprimer sur son terrain mais qui, au final, a fourni un grand match. Une équipe qui a surtout gagné et qui se met ainsi dans la peau du favori pour la qualification en finale, surtout qu'elle joue très bien hors de ses bases. Nous allons pour notre part préparer la manche retour en espérant une victoire par deux buts d'écart, ou par un but à zéro, pour nous qualifier''. Kheïreddine Madoui (entraîneur de l'ES Sétif) : ‘‘Nous avons passé une semaine où tout semblait se liguer contre nous : la CAF, le LNF et l'arbitrage. Ce soir, nous avons affronté une équipe très forte, bien organisée, mais nous avons réalisé l'essentiel en remportant le match. Le but que nous encaissé est dommageable mais nous tâcherons, au match retour, de faire montre de la même hargne et de la même combativité avec l'espoir de nous qualifier pour une finale que tous les algériens espèrent. Je regrette juste l'absence du public, ce soir. Nous avons surtout ressenti cette absence au moment du but congolais. Mais Dieu merci, les gars ont su renverser la vapeur grâce à leur fight spirit. Tous les espoirs sont permis.