Les médias algériens ont pleinement accompli leur mission durant la Guerre de libération en dépit du manque de moyens et d'expérience par rapport l'arsenal médiatique mobilisé par la France coloniale, a estimé mardi à Alger l'historien Ameur Rekhila. Dans une intervention lors du forum d'El Moudjahid, M. Rekhila a indiqué que la presse algérienne "a accompli pleinement sa mission durant la glorieuse guerre de libération", car elle a réussi à faire entendre la voix de l'Algérie combattante avec peu de moyens par rapport à la France qui a mobilisé un important arsenal médiatique. L'intervenant a évoqué la création en 1955 de la revue "El Mouqawama Al-djazairia" (la résistance algérienne), devenue une année plus tard "El Moudjahid", rappelant le rôle important du moudjahid Réda Malek dans sa création. Il a dans ce contexte mis en exergue l'impact du journal sur l'opinion publique, aussi bien à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays, ce qui a poussé les renseignements françaises "à dénaturer le contenus de quatre numéros du journal". M. Rekhila a cité les conditions de création de la radio "La Voix de l'Algérie libre et combattante" en décembre 1956 d'où a été lancé l'appel à la grève des 8 jours le 28 janvier 1957. La radio a grandement contribué, a-t-il ajouté, à la mise à nu des massacres des algériens le 17 octobre 1961 à Paris. Le moudjahid a par ailleurs abordé la période post-indépendance et les défis qui se sont posés à la presse algérienne, rappelant la création des journaux "El Chaab", "La République" et "El Nasr" outre la nationalisation de la Radio et de la Télévision algériennes en octobre 1962. L'Association Mechaal El Chahid a saisi cette occasion pour rendre hommage au premier ministre de l'Information de l'Algérie indépendante Mohamed Hadj Hammou qui a évoqué à son tour les conditions "difficiles" ayant marqué la création du ministère de l'Information. Le journal El Moudjahid publiera, mercredi à l'occasion de la célébration de la Journée nationale de la presse, un numéro spécial consacré au parcours de la presse algérienne et aux journalistes assassinés durant la décennie noire.