ABEBA - Une étude sur le droit à la nationalité en Afrique a été lancée par la commission africaine des droits de l'homme et des peuples pour mettre un terme au problème d'apatridie dont souffrent plusieurs Africains dépourvus de nationalité, a-t-on appris samedi à Addis-Abeba auprès de la commission de l'UA. L'étude a été lancée par cette commission après avoir constaté que plusieurs pays africains ont hérité, au lendemain de leur indépendance, de lois coloniales qui sont parfois discriminantes ou insuffisantes concernant la nationalité, alors que certains pays n'appliquaient pas du tout ces lois, a indiqué à l'APS la Commissaire à la commission africaine des droits de l'homme et des peuples et rapporteur spécial sur les migrants, les réfugiés, les demandeurs d'asile et les personnes déplacées, Sahli-Fadel Maya. Commentant cette étude, initiée par l'Union africaine et accompagnée par le haut comité des Nations unies pour les réfugiées, ainsi que l'ONG Open-society, Mme Sahli-Fadel a précisé que l'étude permettra de faire l'état des lieux et recenser le nombre d'apatrides en Afrique dans le but d'inciter les gouvernements et les Etat du continent à aller de l'avant et réduire ce phénomène. Elle a également qualifié l'étude d'"importante", car elle constituera le point de départ pour l'élaboration d'un projet de protocole à la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples sur le droit à la nationalité, expliquant que cela permettra aussi à l'Afrique de se doter d'un protocole additionnel sur le droit à la nationalité. Pour ce qui est de l'Algérie, elle a indiqué que le pays dispose déjà d'un code de la nationalité, révisé en 2005 en ce qui concerne le transfert de la nationalité de la femme algérienne mariée à un étranger à ses enfants, soulignant à ce propos que l'Algérie est "en avance sur ce plan" comparativement aux autres pays africains, notamment ceux de l'Afrique subsaharienne. Zuma est une Algérienne née à El Oued L'actuelle présidente de la Commission de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, a révélé, dans son allocution lors du lancement de l'étude sur le droit à la nationalité en Afrique, qu'elle avait, elle aussi, vécu le problème d'apatridie après avoir fui son pays, l'Afrique du Sud, à cause du régime d'apartheid. Elle a ainsi rendu hommage à l'Algérie qui lui avait fourni un passeport algérien, car elle était apatride, précisant qu'elle détenait un passeport algérien, mais elle ne parlait pas l'arabe. Aujourd'hui elle garde jalousement ce passeport sur lequel il est mentionné qu'elle est née dans la wilaya d'El Oued, au Sud-est algérien.