Le nouveau représentant spécial du secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Martin Kobler, a souligné mardi à Alger, que le moment "est crucial" pour trouver une solution à la crise libyenne. "Pour la Libye, le facteur essentiel, c'est le temps", a déclaré M. Kobler devant les participants à la 7ème réunion des pays voisins de la Libye, dont l'objectif est de permettre aux pays voisins et aux représentants des organisations régionales et internationales de s'informer mutuellement de la situation dans ce pays et dans la région et d'analyser des derniers développements. Constatant que la situation en Libye "ne cesse de se détériorer", M. Kobler a, toutefois, noté qu'il était "rassuré par la volonté des Libyens de dépasser la crise", qui sévit dans le pays depuis la chute du régime de Maâmmar El-Gueddafi. Il a également noté que les efforts pour une résolution politique de la crise libyenne prennent la "bonne voie" pour "la formation d'un gouvernement de consensus national". Le diplomate allemand, Martin Kobler, qui a succédé à l'espagnol Bernardino Leon, a rappelé les dernières consultations qu'il avait menées en Libye avec les deux parties antagonistes: le Parlement de Tobrouk (Est), reconnu par la communauté internationale, et le Congrès général national (CGN, basé à Tripoli). "Lors de mes dernières consultations, j'ai souligné que les textes de l'accord ne doivent pas être changés", a-t-il indiqué. "J'ai souligné également que le travail de la médiation onusienne se fait dans le cadre de l'impartialité, de la souveraineté, de l'unité et de l'indépendance de la Libye", a-t-il encore dit. En s'adressant aux représentants des pays voisins de la Libye, M. Kobler a affirmé: "vos conseils seront essentiels pour les efforts de l'ONU", ajoutant que l'"accord politique et la formation d'un gouvernement de consensus national en Libye ont besoin du soutien de tout le monde". Aux yeux de l'émissaire onusien, la stabilité régionale se base sur trois piliers, à savoir "la paix, la sécurité et la prospérité". La région, a-t-il affirmé dans le même contexte, fait face aujourd'hui à plusieurs enjeux, et "seule la coopération régionale pourra apporter des solutions". Concernant la situation humanitaire en Libye, l'envoyé du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, a annoncé qu'"un nouveau plan de soutien humanitaire sera mis en place dans les prochains jours". La 7e réunion des pays voisins de la Libye, s'est tenue avec la participation de M. Kobler, de représentant libyens et de pays concernés (Algérie, Egypte, Soudan, Niger, Tchad et Tunisie), en plus de l'Union africaine, de la Ligue arabe et de l'Union européenne. Elle constitue également un prolongement à la réunion de N'Djamena tenue en juin dernier. En proie au chaos depuis la chute du régime de Maâmmar El-Gueddafi en 2011, la Libye est livrée aux milices et compte deux pouvoirs rivaux, avec un Parlement basé dans la capitale Tripoli aux mains d'une coalition de milices, Fajr Libya, et un autre à Tobrouk (est), reconnu par la communauté internationale.