Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, a estimé, samedi à Djelfa, que les zaouias sont une source de rayonnement pour la société et constituent des phares et des citadelles de l'histoire de l'Algérie. "Les zaouias ont, de tout temps, constitué une source de rayonnement spirituel et culturel pour la société algérienne vers lesquelles elle se dirigeait pour régler des litiges familiaux, trouver un réconfort en cas de détresse, acquérir le savoir et un enseignement et, auprès desquelles, on venait chercher consolation et aide lors des moments difficiles", a indiqué le ministre, lors de l'ouverture des travaux du séminaire national sur "Le rôle réformateur de la zaouia Rahmania", qui se tient les 23 et 24 janvier à l'université de Djelfa. Mohamed Aissa, qui était accompagné du ministre de la Culture, Azzeddine Mihoubi, a affirmé que les zaouias "étaient des phares qui illuminaient la voie de la société, mais aussi des citadelles qui faisaient office de soupape de sécurité pour notre pays et notre société", déplorant l'éloignement des nouvelles générations de ces lieux, alors qu'"ils reflètent nos valeurs ancestrales". Le ministre des Affaires religieuses et des Wakfs a appelé, à cet égard, les générations montantes à "se réconcilier avec ces phares et de s'inspirer des œuvres et des actions des chouyoukh et érudits", précisant que les zouias ne doivent pas être perçues comme de simples lieux d'apprentissage du Coran, d'invocation, mais devraient être vu comme des lieux de Savoir et des Sciences. Les zaouias ont servi, a-t-il poursuivi, "de point de départ à de nombreuses actions de résistance populaire contre l'occupant et ont permis, à travers leur lutte, de préserver notre identité et notre religion contre les tentatives d'aliénation entreprises par l'occupant", a souligné Mohamed Aissa. Il a rappelé, dans ce contexte, le rôle rempli par la Zaouia Rahmania durant la période coloniale, évoquant à ce propos la résistance de Cheikh El-Mokrani et cheikh El-Haddad, sans omettre la glorieuse épopée de l'héroïne Lalla Fatma Nsoumer, "qui se sont tous abreuvés des enseignements et de la pensée de la Zaouia Rahmania", a-t-il indiqué, tout en faisant honneur aux chouyoukh et érudits qui leur ont montré la voie et inspiré leur combat contre l'occupant. Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, a salué, de son côté, l'organisation d'une telle manifestation, considérant que l'évocation du rôle réformateur des zaouias "vient nous rappeler son apport à la société et au combat libérateur." "Les Zaouais sont le ciment spirituel de la cause nationale, sans lequel il serait dérisoire de parler, aujourd'hui, de cohésion et de stabilité", a-t-il souligné, mettant en exergue le rôle primordial des zaouais, notamment la Rahmania, dans le rapprochement entre les différents courants de pensées et tendances religieuses, grâce à son discours modérateur et unificateur. La délégation ministérielle a visité, en marge de ce séminaire, l'école coranique de la mosquée "Rahmane", à Djelfa, ainsi que l'inspection du projet de réalisation d'une école coranique, dans le quartier "Bhahbia", d'une capacité de 120 places, avant de rendre une visite de courtoisie au cheikh de la Zaouia de Ain-Aghlal, Khelifa Boulenouar, dont l'âge et l'état de santé l'avait empêché de prendre part à ce séminaire.