Des hommes d'affaires et des représentants d'organisations non gouvernementales et des institutions officielles sont réunis mercredi à Londres dans l'objectif d'impliquer d'avantage le soutien aux refugiés syriens et préparer la 4eme conférence des donateurs prévue jeudi. La rencontre qui vise selon ses organisateurs à impliquer le secteur privé dans le soutien des communautés qui accueillent des réfugiés syriens, réuni le secteur économique privé, des administrations centrales et les municipalités, les banques sensées être les donateurs concernés par la conférence de Londres. L'événement tend à instaurer un dialogue entre les donateurs et les parties dans le besoin, et d'identifier les meilleures pratiques dans la "sécurisation des moyens de subsistance pour les personnes touchées" et de "favoriser les partenariats visant à améliorer les services et l'infrastructure" en direction des syriens qui ont fui leur pays en conflit, avancent les organisateurs. Des représentants officiels des pays les plus touchés par l'afflux de réfugiés syrien devraient exprimer leur besoin, et les donateurs explorer les créneaux possibles de soutien. Des chiffres commencent à être rendus public sur des aides proposées, mais, une source syrienne proche de la conférence a souligné que les promesses de dons faites lors de la conférences des donateurs du Koweït 2015, n'ont pas toutes été respectées. Il est question, en principe, d'aider les pays qui accueillent les réfugiés syriens à développer des infrastructures d'accueil, des établissements d'enseignement et une approche d'emploi aux réfugiés. Des ministres de la Turquie, du Liban et de la Jordanie présenteront leurs approches de collaboration avec le secteur privé des pays donateurs dans le cadre de leurs politiques nationales d'intégration des réfugias, soulignent les organisateurs de la rencontre. Il est noté que la Turquie abrite actuellement plus de 2 millions de réfugiés Syriens, la Jordanie en compte environ 1,4 millions. La conférence des donateurs pour la Syrie est organisée à l'initiative du Royaume Uni, de l'Allemagne et de la Norvège en collaboration avec les Nations Unies et le Koweit. Il est attendu que des dirigeants de beaucoup de pays prennent part à la rencontre à laquelle assistera le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki Moon. Elle va tenter de faire pression sur les Etats pour qu'ils doublent leur contribution financière afin de venir à bout de la crise humanitaire que vivent les réfugiés syriens, avait indiqué le premier ministère britannique, David Cameron. Des observateurs soulignent que répondre aux aspirations de Londres est quelque peu difficile eu égard de la chute des prix du pétrole et de la baisse des recettes pétrolières des pays producteurs, figurant parmi les donateurs. Selon des responsables britanniques, les financements promis en réponse à un appel de l'ONU pour recueillir 8,4 milliards de dollars (7,7 milliards d'euros) n'ont atteint jusqu'à présent que 3,3 milliards de dollars. Il s'agit d'une aide à apporter à quelque 13,5 millions de personnes en situation de vulnérabilité, ainsi qu'aux 4,6 millions réfugiés syriens dans les pays voisins (Jordanie, Liban, Turquie, Irak et Egypte). Plus d'un million de migrants, dont un nombre important de Syriens, sont entrés en Europe en 2015, parfois au péril de leur vie, provoquant la plus grande crise migratoire sur le continent depuis la seconde guerre mondiale, selon les chiffres de l'UE. Le plan d'aide aux pays voisins de la Syrie accueillant des refugiés est une stratégie pour empêcher les flux de réfugiés vers l'Europe. Le premier ministre britannique, David Cameron avait lui-même précisé que la conférence n'était "pas seulement dans l'intérêt de la Syrie et de ses voisins seulement" et qu'elle était "également dans l'intérêt des pays européens". "Plus on aide les gens à rester dans la région, moins ils seront susceptibles de venir en Europe", avait-il déclaré. Le conflit syrien qui va bientôt boucler sa 5eme année, a engendré une crise humanitaire d'une ampleur inégale. Les interventions militaires étrangères dans le pays, auxquelles prend part le Royaume uni, sous l'égide des Etats Unis d'Amérique, font également fuir la population locale. Des observateurs estiment qu'une assistance humanitaire ne règlera pas le drame vécu par la population syrienne, et que seule la fin du conflit et une solution politique négociée mettra un terme à la souffrance que vivent les Syriens. Dans sa conférence de presse organisée fin janvier à Londres, le ministre d'Etat britannique du développement international, Desmond Swayne, avait estimé qu'il ne fallait pas s'attendre à un proche règlement du conflit syrien, et qu'il fallait de se fait, prendre en charge la question des réfugiés avec une approche à long terme. Des pourparlers pour réinstaurer la paix en Syrie devraient commencer à Genève entre les parties syriennes en conflits se trouvant déjà sur place. La délégation de Damas affirme ne pas accepter des préconditions à l'ouverture du dialogue, les représentants de "l'opposition" demandent un arrêt "des bombardements contre les civiles".