La conquête du marché extérieur du médicament doit constituer une "priorité" pour les unités privées de production pharmaceutiques implantées sur le territoire national, a affirmé lundi à Khémis Miliana (Aïn Defla), le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf. M. Boudiaf qui inspectait une usine privée de production pharmaceutique (AT.PHARMA) dans le cadre de sa visite de travail dans la wilaya, a indiqué que le taux satisfaisant de couverture des besoins nationaux en produits pharmaceutiques rend "inéluctable" le recours à l'exportation dans le cadre du nouveau modèle économique préconisé par les hauts responsables du pays. Relevant que l'exportation du médicament permet au pays d'assurer une entrée en devises fortes, il a invité les responsables des unités pharmaceutiques privés à ne pas focaliser leur intérêt sur l'approvisionnement du marché national, mais penser à conquérir des marchés d'Afrique et des pays arabes, voire même d'Europe. "Il est absolument nécessaire pour celui qui désire se lancer dans l'exportation du médicament d'être + offensif et changer sa manière de penser +", a-t-il préconisé, faisant état de compétences avérées prêtes à relever ce défi. Selon le ministre, l'Algérie doit, au regard des potentialités dont elle dispose, occuper la première place en Afrique et dans le monde arabe dans le domaine de la production pharmaceutique, assurant que l'Etat ne ménagera aucun effort pour venir en aide à ceux désirant se lancer dans l'exportation du médicament. Se félicitant pour la qualité du travail accompli par les responsables d' AT.PHARMA, il a soutenu que cette unité de production pharmaceutique constitue une fierté pour l'Algérie, invitant les importateurs de médicaments à "méditer" l'exemple de sa réussite et à se lancer dans la fabrication de médicaments. Indiquant que la fabrication du médicament Smecta atteindra les 48 millions de boites d'ici la fin de l'année, le gérant du groupe Hydra Pharm (dont AT.PHARMA est une filiale), Rahmoune Koussaïla, a, de son côté, précisé que son unité produira "avant la fin de l'année" des médicaments entrant dans le domaine de la cardiologie. A l'hôpital Farès Yahia de Miliana où il s'était rendu au début de sa visite, le ministre a notamment mis en évidence les aspects positifs des soins prodigués à domicile, relevant que la proximité du malade de son environnement initial a des retombées positives sur lui. "L'intérêt du malade ne réside guère dans le fait de rester à l'intérieur de l'hôpital", a-t-il observé, faisant toutefois remarquer que les soins à domicile doivent être prodigués par une équipe de médecins "chevronnés". A la polyclinique Nadhir Bouzar de la même ville, M.Boudiaf a instruit les médecins spécialistes des hôpitaux à se rendre à cette structure "une fois par semaine au moins" en vue de soigner les malades qui ne peuvent pas se rendre dans les grandes structures de santé. "Il est évident que certains malades notamment les plus âgés d'entre eux ne peuvent pas se déplacer vers les hôpitaux", a-t-il fait remarquer, invitant les responsables de la polyclinique à coopérer avec les associations d'aide aux malades en vue de connaître les personnes qui constituent une priorité en matière de prise en charge. Selon lui, la prise en charge des malades au niveau des polycliniques diminuera de la pression exercée sur les hôpitaux, estimant que la radio locale joue un grand rôle en matière de sensibilisation des malades sur le rôle des polycliniques dans la prise en charge et le suivi de certaines pathologies. Dans la commune de Aïn Soltane, le ministre a procédé à la pose de la première pierre de la réalisation d'une polyclinique avant de se rendre au projet du nouvel hôpital du chef-lieu de wilaya dont l'entrée en service devrait avoir lieu au courant du premier semestre de l'année 2017.