La chanson chaouie, musique de patrimoine authentique de la région des Aurès, est souvent liée aux voix pures de ses ténors, aux deux instruments typiques de la Gasba et bendir et à des paroles chargées des valeurs de l'amour, de l'espoir et de l'unité. Son histoire contemporaine est aussi intrinsèquement liée aux grands noms d'Aïssa Djermouni et Beggar Hadda qui ont donné à cette musique ses moments de gloires et sa réputation à l'échelle nationale, mais aussi internationale. Nombre d'Algériens même s'ils se laissent "chatouillés" par toutes les musiques, avouent souvent avoir une sensibilité "toute particulière" pour la chanson chaouie, notamment lors de leurs fêtes et grandes occasions. Ces poèmes chantés en chaoui appartiennent, estime Mohamed Salah Ounissi, à quatre genres Demmam, Ayach, Saroui et Ahmed Ammemi et "c'est en fonction de la capacité de l'artiste à interpréter ces genres que son talent est apprécié", atteste-t-il. Pour ce chercheur, certains nouveaux artistes ont réussi à préserver l'authenticité de la chanson chaouie malgré leur recours à des instruments musicaux modernes dont Djo (Djamel Sabri d'Oum El Bouaghi), Amirouch, Dehia et Mihoub de la région de T'kout (Batna). Un intérêt tout particulier doit être porté par les spécialistes aux paroles chantées afin que la chanson chaouie puisse retrouver son lustre ancien, a notamment estimé Mohamed Salah Ounissi.