L'ambassadeur et conseiller au ministère sahraoui des Affaires étrangères, Mohamed Yeslem Beissat, a affirmé que la conférence de solidarité avec le Sahara occidental, organisée à Pretoria les 25 et 26 mars, à l'initiative de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) est "un évènement historique" qui va contribuer à la lutte du peuple sahraoui pour l'obtention de son droit à l'autodétermination. S'exprimant dans une déclaration mardi soir à l'APS, à l'issue de cette conférence qui s'est tenue dans la capitale sud-africaine, Mohamed Yeslem Beissat, a salué fortement l'engagement et le soutien exprimés par les Etats membres de la SADC pour le Sahara occidental, affirmant que la réunion des chefs d'Etats africains et autres dirigeants d'envergure mondiale est "un message fort adressé au Royaume du Maroc pour qu'il cesse son occupation illégale des territoires sahraouis". Les pays africains qui ont vécu des guerres de libération à cause de la négation de leur droit à l'autodétermination ont exprimé, à l'occasion de cette conférence leur soutien indéfectible à la cause du peuple sahraoui et dénoncé vigoureusement l'occupation marocaine des territoires sahraouis. A ce propos, le diplomate sahraoui a souligné que "les participants à cette conférence inédite ont été unanimes à appeler le Maroc à cesser son occupation du Sahara occidental et le pillage de ses ressources naturelles". Beissat a affirmé, en outre, que la conférence a été une occasion pour demander au Royaume marocain de mettre fin à la "violation flagrante" de l'Acte constitutif de l'Union africaine (UA), d'autant plus qu'il fait partie de cette organisation panafricaine. "C'est une action hostile non seulement envers le Sahara occidental, mais contre toute l'Afrique. Ceci constitue un précédent hautement dangereux pour l'avenir du continent. Nous ne pouvons permettre au Maroc de continuer à occuper illégalement les territoires sahraouis et d'être membre de l'UA", a dénoncé l'ambassadeur sahraoui. S'agissant des travaux de la conférence de solidarité avec le peuple sahraoui, Mohamed Yeslem Beissat a relevé que c'est "la première fois que des chefs d'Etats et de gouvernements de pays membres des Nations unies, venant des trois continents, sont réunis pour exprimer leur solidarité avec le peuple sahraoui". Evoquant un "esprit global de l'impatience de la communauté internationale vis-à-vis de l'occupation du Sahara occidental", le diplomate sahraoui a soutenu dans ce sillage que "le Maroc a abusé de façon inacceptable de la patience du monde". La conférence de la SADC, qui s'est déroulée au siège du ministère sud-africain des Affaires étrangères et de la coopération internationale a réuni durant deux jours des chefs d'Etats, des ministres des Affaires étrangères, mais aussi des dirigeants et des représentants de partis africains au pouvoir, des syndicalistes, des parlementaires et des acteurs d'organisations de la société civile, ainsi que une centaines de journalistes venant de plusieurs pays africains et occidentaux. Parmi les participants figurent des chefs d'Etat et de gouvernement du Lesotho, de la Namibie, de l'Ouganda, de la République démocratique arabe sahraouie (RASD), de l'Afrique du Sud, du Zimbabwe, ainsi qu'une délégation de haut niveau de l'Angola, du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Malawi, des îles Maurice, du Mozambique, de la République-Unie de Tanzanie et Zambie. Etaient également présents des chefs de diplomatie des pays amis de la RASD, notamment l'Algérie, représentée par le Vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, de Cuba, de la République du Timor-Leste, du Nigéria, du Nicaragua, ainsi que le Venezuela. A l'issue de ces travaux, une Déclaration finale a été adoptée, dans laquelle les pays membres de la SADC et pays invités ont réitéré leur soutien indéfectible au droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. A cet effet, un programme politique et diplomatique a été arrêté, comprenant plusieurs actions et démarches notamment envers des pays influents, membres du conseil de sécurité de l'ONU, de l'UA pour soutenir les Sahraouis à accéder à leur indépendance.