Le développement de la téléphonie mobile 5G dans le monde et son éventuel déploiement en Algérie a fait l'objet mercredi à Alger d'un séminaire lors duquel il a été mis en avant la nécessité de se préparer à l'intégration et l'appropriation de cette nouvelle technologie. La 5G, qui n'est déployée actuellement que dans certains pays, promet une meilleure connectivité et une latence insignifiante, permettant ainsi d'améliorer significativement les technologies de l'information et de la communication et donnant une nouvelle dynamique dans les activités économiques. Tout comme le reste du monde, l'Algérie prévoit d'anticiper ce changement en vue de permettre une meilleure intégration, appropriation et développement de la 5G, en faisant contribuer les acteurs des TIC dans son écosystème numérique. A cet égard, le directeur général de l'Agence nationale de promotion et de développement des parcs technologiques (ANPT),Abdelhakim Bensaoula, a expliqué à l'APS que cette rencontre, organisée par son Agence, est "une occasion d'aborder les différents aspects de la nouvelle technologie tout en examinant son impact sur la société et l'économie nationale". Il a indiqué, à ce propos, que toute nouvelle technologie en relation avec la téléphonie et l'internet mobile "nécessite la disponibilité de la fréquence, qui est une ressource très limité, posant ainsi un problème énorme dans le monde, tout comme en Algérie". "Quand on assigne des fréquences à des technologies, comme la 2G, la 3G et la 4G, les nouvelles technologies mobiles nécessitent également des fréquences à libérer, soit des anciennes technologies soit de trouver d'autres solutions pour y remédier", a-t-il expliqué, estimant que l'Algérie "doit s'adapter à toute nouvelle technologie pour être au diapason des pays les plus développés". De son côté, M. Mourad Kebli, Wireless solution manager (responsable des solutions réseau radio) chez l'opérateur Huawei, a souligné la nécessité de se préparer à aller vers cette technologie en choisissant d'emblée le spectre de fréquences à utiliser, indiquant que la plupart des pays, ayant adopté la 5G, utilisent la bande C (3.5 GHZ). Tout en appelant à libérer les fréquences, il a expliqué que "plus un opérateur possède des fréquences (ondes qui se propagent et permettent de diffuser des informations), plus il peut varier les configurations de déploiements et proposer une meilleure qualité de service en fonction des besoins". M.Kebli s'est dit attendre de cette rencontre des précisions concernant une éventuelle introduction de la 5G en Algérie notamment la régulation relative à cette technologie, la législation y afférente et l'aide des pouvoirs publics octroyée aux opérateurs pour investir dans ce créneau. Il a expliqué que la 5G "est une technologie de rupture qui ne s'intéresse pas uniquement au monde des opérateurs de téléphonie mobile et des communications grand public, permettant la cohabitation d'applications et usages extrêmement diversifiés, unifiés au sein d'une même technologie". Pour sa part, M. Ahmed Reda Berrah, responsable auprès d'Ericsson Algérie, a indiqué que "plusieurs pays dans le monde, à travers leurs opérateurs télécoms, préparent actuellement les technologies de demain qui devraient avoir vocation à prendre la relève de la 4G, qui est toujours en cours de déploiement, comme c'est le cas pour l'Algérie". "L'Algérie va, sans aucun doute, déployer la 5G dans un futur proche. Mais, elle devra aller crescendo", a-t-il dit, expliquant que certaines solutions "ne peuvent, dans l'immédiat, être lancées en Algérie comme la voiture connectée et les interventions de machines en ligne dans le domaine de la santé, nécessitant un grand investissement financier". Il a expliqué que la 5G "devra, dans une première phase, permettre d'améliorer sensiblement la connexion internet et proposer des services à valeur ajoutée", appelant, lui aussi, à libérer les fréquences préalables à toute introduction d'une nouvelle technologie mobile.