La première audience du procès de l'ancien Directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), Abdelghani Hamel et nombre de ses fils, ouvert mercredi au tribunal de Sidi M'hamed, a été levée pour reprendre jeudi matin. Interrogé par la présidente de l'audience, l'ancien DGSN a rejeté les charges en lien avec des affaires de corruption pour lesquelles il est poursuivi, portant principalement sur "le blanchiment d'argent, l'enrichissement illicite, le trafic d'influence et l'obtention de fonciers par des moyens illégaux". En réponse à une question sur l'origine des biens immobiliers qu'il détient, Abdelghani Hamel a nié sa possession de deux lots de terrain dans les communes de Staoueli et des Annasers (Alger centre), reconnaissant qu'il possède un appartement dans la commune d'Hydra, obtenu après avoir déposé une demande à l'ex-ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, en sus d'un autre appartement à Tlemcen obtenu en 1997 et vendu par la suite. Concernant les trois (3) lots de terrain à Bir El Djir (wilaya d'Oran), l'accusé a indiqué qu'il s'agissait "d'une parcelle de terrain acquise par ses enfants mais enregistrée et publiée en son nom pour protéger l'unité de la famille". Et d'ajouter qu'il "a bénéficié d'un foncier dans l'une des communes côtières d'Oran". Niant, par la même occasion, "détenir 25 comptes bancaires", l'ancien DGSN a précisé qu'il "possède un seul compte bancaire en monnaie nationale ouvert auprès de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) et un autre en devise auprès de la même banque, en sus d'un compte courant postal (CCP) où était versé son salaire mensuel". A une question sur les raisons de ses multiples déplacements à l'étranger, l'accusé a précisé que la plupart de ces déplacements entraient dans un cadre professionnel en sa qualité de DGSN et directeur du Mécanisme Afripol. Avant le début du procès, le collectif de défense d'Abdelghani Hamel, de ses enfants et de sa femme, a invoqué des exceptions de procédure pour requérir du tribunal de prononcer "l'extinction de l'action publique et l'annulation de la procédure", pour "prescription des faits dont ils sont poursuivis", soulignant que ces faits remontent à plus de trois ans et ont eu lieu entre 2004 et 2015. Le collectif de défense des parties morales (sociétés poursuivies dans ce dossier), a invoqué également des exceptions de procédure pour les mêmes réquisitions, arguant que les transactions de ces sociétés dans les faits dont elles sont poursuivies "ont été effectuées avec des particuliers et non pas avec des instances publiques". La présidente de l'audience a annoncé "la jonction des exceptions de procédure au fond". Le tribunal avait reporté cette affaire, lors de son audience tenue le 19 février dernier, à la demande du collectif de défense des accusés pour leur permettre de prendre connaissance de certains documents. Parmi les témoins figurent l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal en sus de plusieurs anciens ministres et walis.