Le procès en appel de l'homme d'affaires Mahieddine Tahkout, jugé avec des membres de sa famille pour corruption, s'est poursuivi mercredi après-midi au niveau de la chambre pénale de la Cour d'Alger par l'audition de l'ancien Premier ministre Abdelmalek Sellal et du représentant légal de Cima Motors. Abdelmalek Sellal a réfuté l'octroi par l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI) d'avantages et de privilèges à la société Cima Motors de Mahieddine Tahkout, assurant que le traitement du dossier de Tahkout "a suivi la voie légale comme tous les autres opérateurs dans le domaine de l'importation de véhicules". Sellal a également nié avoir eu connaissance du cahier des charges élaboré par l'ancien ministre Bouchouareb. Il a dit qu'il n'était pas au courant de son existence et qu'il a fait confiance à ses ministres pour veiller à la légalité des procédures et transactions liées à ce projet. Sellal a tenté d'expliquer au juge le contexte géo-économique prévalant lors de son mandat de Premier ministre, lequel, a-t-il dit, a contraint l'Algérie à envisager, dans un premier temps, le montage de véhicules pour réduire la facture d'importation qui coûtait au Trésor 7 milliards de dollars par an. La décision de passer au montage de véhicules au lieu de de les importer, "dérangeait certains pays limitrophes qui importait annuellement 400.000 véhicules", a répondu l'accusé qui estime que l'Algérie commençait à sortir du marché traditionnel des véhicules pour aller vers d'autres marques. Pour l'accusé, "la guerre économique" menée par ces pays avait pour visée, de "briser l'étape de fabrication et de montage que l'Algérie avait entamée". Par ailleurs, le juge de siège a auditionné le représentant légal de la société "CIMA MOTORS", Abbache Arezki, qui a affirmé dans ses déclarations que Mahieddine Tahkout "n'était qu'un simple assistant et non le gestionnaire réel de la société". Le procès qui a débuté le 28 octobre dernier, se poursuivra jeudi matin, par l'audition de l'accusé Mahieddine Tahkout et d'autres accusés. Le tribunal de Sidi M'hamed avait condamné le principal accusé à une peine de 16 ans de prison ferme et une amende de 8.000.000 DA. Rachid, Hamid et Billal Tahkout ont été, eux, condamnés à 7 ans de prison ferme assortie d'une amende de 8.000.000 DA, tandis que Nacer Tahkout a écopé de 3 ans de prison et 8.000.000 DA d'amende. Le tribunal a également ordonné le gel de tous les comptes bancaires des sociétés de Tahkout, la confiscation des matériels et l'exclusion des marchés publics pendant 5 ans. Dans la même affaire, le tribunal avait condamné les anciens Premiers ministres Ahmed Ouyahia et Abdelmalek Sellal à une peine de 10 ans de prison ferme et 500.000 DA d'amende chacun, alors que l'ancien ministre de l'Industrie, Abdeslam Bouchouareb, en état de fuite, écope d'une peine de 20 ans de prison ferme assortie d'une amende de 2.000.000 DA. L'ancien ministre de l'Industrie, Youcef Yousfi et l'ancien wali de Skikda, Faouzi Belhocine ont été condamnés à 2 ans d'emprisonnement ferme. L'ancien ministre des Travaux publics, Ammar Ghoul écope, lui, de 3 ans de prison ferme, tandis que l'ancien ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane a été acquitté des accusations retenues contre lui. Le tribunal de Sidi M'hamed avait également ordonné le versement d'un montant de 309 milliards DA à titre de dommage et intérêt.