L'Association colombienne d'amitié avec le peuple sahraoui (ACOLPS) a condamné la récente décision de Bogota d'élargir la juridiction consulaire de l'ambassade de Colombie au Sahara occidental occupé, appelant le gouvernement de son pays à réorienter sa politique extérieure concernant ce territoire non-autonome pour se conformer à la légalité et la justice internationale. "L'Association colombienne d'amitié avec le peuple sahraoui (est) informée des déclarations que vous avez faites lors de votre visite au Maroc, où vous avez affirmé élargir la juridiction consulaire de l'ambassade de Colombie au territoire non-autonome du Sahara occidental, en violation de toutes les normes et les lois internationales concernant la nature juridique de ce territoire", écrit l'ACOLPS dans une lettre adressée à la vice-présidente et ministre des Relations extérieures de Colombie, Marta Lucia Ramirez. L'ACOLPS exhorte le ministère des Relations extérieures de Colombie "à réorienter sa politique extérieure concernant le Sahara occidental et surtout ajuster cette politique à la légalité et la justice internationales". Pour cela, l'association colombienne a tenu à rappeler certaines informations relatives au statut de ce territoire non-autonome, de manière à pousser Bogota à se conformer à cette légalité internationale. Elle rappelle, entre autres, que la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) dans ses décisions de 2016 et 2018 ainsi que la décision du Tribunal de l'Union européenne le 2 septembre 2021 ont conclu que "le territoire du Sahara occidental est un territoire distinct et séparé du Royaume du Maroc", notant que "la République sahraouie est un membre (...) fondateur de l'Union africaine (UA)". == Un geste qui "piétine" la légalité internationale == "Quand toutes les puissances, les pays et les organisations internationales sérieuses comme l'UE, l'UA, la CELAC (Communauté d'Etats latino-américains et caraïbes) ont adopté des postures de défense du droit international et de l'autodétermination des peuples, vous effectuez un geste envers la dictature marocaine selon toute vraisemblance illégal et qui piétine la légalité internationale", déplore l'association. Cet état de fait, poursuit l'ACOLPS, "fait que la Colombie est le seul pays latino-américain à rejoindre les décisions adoptées par plusieurs Etats en faillite et dictatures féodales qui se prêtent à la violation de la légalité internationale sur le territoire du Sahara occidental, qui fait l'objet d'un processus de décolonisation inachevé". Samedi, la Colombie, à travers son ministère des Relations extérieures, avait catégoriquement démenti les informations colportées par les médias proches du régime marocain sur une "reconnaissance" de la prétendue "souveraineté" du Maroc sur le Sahara occidental. Dans un communiqué, le ministère est revenu sur "les interprétations erronées de certains médias (marocains) au sujet des derniers accords signés avec le Maroc", à l'occasion de la visite jeudi dernier à Rabat de Mme Ramirez. Réitérant sa position historique de soutien aux différentes résolutions du Conseil de sécurité concernant le conflit au Sahara occidental occupé par le Maroc depuis 1975, Bogota avait précisé que "l'extension de l'assistance consulaire, afin de garantir une meilleure et plus large attention aux Colombiens, qui est régie par la Convention de Vienne sur les relations consulaires de 1963, n'implique en aucun cas des effets de reconnaissance de souveraineté".