La Commission africaine des droits de l'homme et des peuples, "profondément consternée", a déploré le recours excessif à la force par la police marocaine qui a fait au moins 23 morts parmi des migrants d'origine africaine, brutalement tués alors qu'ils tentaient d'entrer dans l'enclave espagnole de Melilla depuis le Maroc. Dans un communiqué signé par le président, Rémy Ngoy Lumbu, la Commission africaine des droits de l'homme, qui suit "avec intérêt" la situation des droits de l'homme sur le continent, a exprimé sa "profonde consternation" suite à la mort d'au moins 23 migrants et l'existence d'un grand nombre de blessés, tous ressortissants de pays africains, le 24 juin lors d'une tentative de passage vers l'enclave espagnole de Melilla, faisant frontière avec la ville de Nador située au nord-est du territoire marocain. La commission a déploré le "recours excessif" à la force par la police des frontières en vue de repousser ces migrants, se disant "préoccupée par l'arrestation et la détention de nombreux migrants à la suite de cette malheureuse tragédie". Lire aussi: Migrants tués par la police marocaine : il y a eu un "usage excessif de la force" La commission a rappelé dans son communiqué, "l'importance de respecter les principes fondamentaux du droit international des droits de l'homme ainsi que les considérations élémentaires d'humanité (l'Ubuntu) qui consacrent le respect, en toute circonstance, de la dignité inhérente à la personne humaine, la prohibition de toute forme de traitements cruels, inhumains ou dégradants et le droit à un procès équitable, notamment lorsqu'il s'agit des migrants exposés à de multiples vulnérabilités, aussi bien sur le territoire des Etats d'accueil ou de transit (...)". A cet effet, la Commission a invité les Etats membres de l'Union africaine à tout mettre en œuvre pour apporter des solutions pérennes à la situation des migrants en Afrique en vue d'éradiquer le phénomène de l'immigration illégale et irrégulière et ce, conformément au cadre de politique migratoire révisé de l'Union africaine et son plan d'action (2018-2030). Rappelant les engagements pris par les Etats africains conjointement avec les pays de l'Union européenne, lors des différentes Conférences sur la migration, de renforcer la protection des migrants, de lutter contre le trafic d'être humain et de coopérer sur la question du retour et de la réinstallation des migrants, la commission a réitéré l'importance d'une coopération et d'une solidarité inter-pays entre les pays d'origine, de transit et de destination des migrants dans le strict respect des droits de l'homme.