Le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali a affirmé, mardi à Alger, que le taux de croissance économique en Algérie devrait enregistrer une tendance haussière à l'horizon 2025 poussé par les performances de plusieurs secteurs, précisant que le Gouvernement tablait sur un taux de croissance de 4,1% en 2023. Lors d'une séance plénière présidée par M. Brahim Boughali, président de l'APN, consacrée à la présentation du projet de loi de finances "PLF-2023" à l'Assemblée populaire nationale, M. Kassali a fait savoir que le taux de croissance devrait s'établir à 4,1% au titre de l'année prochaine, puis à 4,4% en 2024 et 4,6% en 2025, du fait des performances de tous les secteurs à l'exception de celui des hydrocarbures qui connaitra un certaine stabilité en 2023 et 2025. Le ministre a souligné, dans ce sens, que le secteur de l'Agriculture devrait enregistrer un taux de croissance de 6,9% en 2023, 5,5% en 2024 et 5,7% en 2025, alors que celui de l'Industrie devrait enregistrer un taux de 8,5% en 2023, puis 9,6% en 2024 et 9,3 en 2025. Le secteur du Bâtiments et Travauxpublics (BTP) devrait enregistrer un taux de croissance de 5,6% en 2023, 3,9 en 2024 et 4,5% en 2025. Après avoir affirmé que le projet de loi "consacrera un nouveau mode de gouvernance financière publique reposant sur le budget des programmes et des objectifs", le ministre a rappelé que l'Etat avait poursuivi, en dépit de la conjoncture internationale difficile, l'opération de relance économique à travers le renforcement de la croissance et la consécration d'une économie durable créatrice de richesse et de postes d'emploi". L'année 2023 sera marquée par la poursuite des efforts et des mesures prises durant l'année en cours visant à préserver et à renforcer le pouvoir d'achat des citoyens à travers la révision de la grille indiciaire des salaires et la revalorisation de l'allocation chômage, outre le renforcement du programme d'investissement public et privé pour garantir une croissance globale", a-t-il poursuivi. Le PLF-2023 a été élaboré sur la base d'un prix référentiel prévisionnel du baril de pétrole de 60 dollars pour la période entre 2023 et 2025, un taux de croissance moyen de 4,1% en 2023 et de 4,4% en 2024 et un niveau d'inflation de 5,1% en 2023 et de 4,5% en 2024 et 4,0 en 2025, selon les données du ministre. Le PLF prévoit pour l'année prochaine une augmentation des recettes budgétaires totales à 7.901,9 milliards de DA et les dépenses à 13.786,8 milliards de DA, réparties sur les dépenses de fonctionnement qui augmenteront à 9.767,6 milliards de DA (+26,9%) et les dépenses d'équipement qui seront en hausse à 4.019,3 milliards de DA (+2,7%) par rapport à la loi de finances complémentaire de 2022. Sur cette base, poursuit M. Kassali, le déficit budgétaire passera de 4.092,3 milliards de DA (-15,9 du PIB) dans les prévisions de clôture pour 2022 à un déficit moyen de 5.720,0 milliards de DA sur la période 2023-2025 (-20,6% du PIB). Le déficit global de la trésorerie passera de 4.950,3 milliards de DA (-19,2 % du PIB), selon les prévisions de clôture de 2022, à un déficit moyen d'une valeur de 6.586,3 milliards de DA pour la période 2023-2025 (-23,7 du PIB). Concernant la répartition du budget de fonctionnement, le projet de loi a affecté 3.037,41 milliards de DA à la prise en charge des dépenses de l'augmentation des salaires des fonctionnaires relevant de l'administration centrale et des services centraux (+23,55 % par rapport à 2022). Cette augmentation s'explique principalement par l'augmentation de l'impact financier résultant de la prise en charge de la révision de la grille indiciaires des salaires et des systèmes des salaires des fonctionnaires, inclus en avril 2022, ainsi que de la prise en charge de l'impact financier de l'intégration des bénéficiaires du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle et le changement des contrats d'activités d'insertion sociale en contrats à durée indéterminée (CDI). Le ministre des Finances a indiqué, à cet égard, que la masse salariale prévue devrait atteindre 4.629 milliards DA l'année prochaine, ce qui représente 47,39% du budget de fonctionnement, tandis que l'impact financier de l'intervention économique de l'Etat passera à 1.927,20 milliards DA (+ 40,67 % par rapport à 2022), qui seront répartis essentiellement sur la contribution au Fonds national du logement, l'augmentation des affectations allouées à l'assurance chômage et l'augmentation de la contribution de l'Etat à l'Office national des céréales. Evoquant le budget d'équipement (4.019,28 milliards DA), M. Kassali a indiqué qu'il s'agira en 2023, principalement de l'achèvement des projets en cours de réalisation et de l'inscription de projets stratégiques et urgents, soulignant qu'en 2022, "il a été procédé au dégel d'un programme estimé à plus de 110 milliards de DA destiné à 217 projets d'investissement à valeur ajoutée". Environ 250 interventions ont été programmées dans le cadre du débat du PLF-2023, selon le programme élaboré par l'APN.