Le parquet de Paris a recadré, mercredi, le ministre français de l'Intérieur, Bruno Retailleau, réagissant fermement à l'annonce, par ce dernier, de l'arrestation d'un influenceur algérien. Jugeant la communication de ce ministre sur les réseaux sociaux "prématurée", le parquet de Paris a tenu à remettre les pendules à l'heure, soulignant que "seule l'autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours". "Il est rappelé que seule l'autorité judiciaire est légitime à communiquer sur une affaire judiciaire en cours et qu'une personne qui n'est pas jugée est présumée innocente", a expliqué le parquet à un média, estimant que "cette fuite est par ailleurs tout à fait prématurée". Le ministre français de l'Intérieur avait annoncé l'interpellation mercredi matin d'un influenceur algérien, désigné sous le nom de Rafik Meziane, ce qui a nécessité une mise au point juridique de la part du parquet de Paris. Le parquet a affirmé qu'"à ce stade, rien n'est retenu contre la personne concernée" qui n'a, d'ailleurs, pas été placée en garde à vue. L'annonce du ministre intervient après l'affaire de "l'expulsion arbitraire et abusive d'un ressortissant algérien de France vers l'Algérie". Cette affaire a déclenché une campagne de désinformation contre l'Algérie, menée par une extrême-droite française "revancharde" et "haineuse", avait dénoncé le ministère des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l'étranger et des Affaires africaines, assurant qu'Alger n'était pas engagée dans une logique d'escalade. Le renvoi en France de l'influenceur expulsé vers l'Algérie est dicté par "le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d'un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français", avait expliqué le ministère dans un communiqué, rappelant à la partie française les fondements du droit international et consulaire.