Des organisations françaises ont lancé mercredi un appel aux dons pour financer le bateau d'aide humanitaire qu'elles comptent affréter à destination de la Bande de Ghaza entre avril et mai 2011, dans le cadre d'une deuxième flottille internationale qui tentera de briser le blocus israélien imposé aux territoires occupés de Palestine. Plus de 60 associations, partis politiques et syndicats français prennent part à cette campagne appelée "Un bateau français pour Ghaza". Membres du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens et de la plate-forme des ONG françaises pour la Palestine, elles ont décidé de s'unir pour briser ce blocus, qualifié de "punition collective d'une population civile, en violation totale du droit international". "Ce que le gouvernement français refuse de faire, alors les citoyens le feront", est le message porté par ces associations, qui, dans une conférence de presse ont indiqué que le départ devrait avoir lieu au printemps prochain pour apporter de l'aide humanitaire à la population palestinienne et dénoncer le blocus israélien. Le bateau devrait partir d'un port français, ne fera pas d'escale en dehors de l'Hexagone, rejoindra une vingtaine d'autres navires de la flottille quelque part en Méditerranée et, ensemble, ils iront "droit sur Ghaza, ont indiqué les organisateurs qui insistent sur le fait qu'il s'agit avant tout d'une initiative de la société civile. "Ce sont les citoyens qui vont prendre en main ce que ne font pas les gouvernants", ont-ils relevé, ajoutant que le gouvernement français "soutient la politique israélienne dans son illégalité, et on est obligé de passer par la société civile parce que le politique est totalement inefficace". Pour les signataires, il s'agit de dénoncer ce siège mais aussi d'obtenir l'application des résolutions de l'Onu pour la paix au Proche-Orient. Ils ont souligné que la campagne "Un bateau français pour Ghaza" est à replacer dans un contexte actuel "extrêmement choquant. En pleine reprise des pourparlers, la colonisation et le blocus se poursuivent sans que les gouvernements, notamment français, ne réagissent". "Nous devons être le plus nombreux possible pour dire aux Palestiniens, aux Israéliens, à nos gouvernements et aux opinions publiques que le droit international doit être appliqué et que c'est la seule solution pour aboutir à la paix", ont-ils dit. Au printemps dernier, une "flottille de la paix" avait tenté de forcer le blocus imposé par Israël. Le 31 mai, dans les eaux internationales, l'armée israélienne avait donné l'assaut, rencontrant une résistance à bord de l'un des navires, le "Mavi Marmara". L'opération s'était soldée par la mort de neuf militants turcs. Une situation qui "n'aurait pas été possible sans la passivité de la communauté internationale, en particulier de l'Union européenne, dont la France", ont relevé ces organisations.