Le secrétaire d'Etat auprès du ministre des Affaires étrangères chargé de la communauté nationale à l'étranger, Halim Benatallah, a proposé samedi au Caire la création d'un conseil consultatif des communautés arabes à l'étranger. La création d'un conseil consultatif des communautés arabes à l'étranger est "un premier pas susceptible de contribuer à la réalisation des objectifs escomptés", a déclaré à l'APS, M. Benatallah en marge des travaux de la première conférence des émigrés arabes. Il a affirmé son soutien à l'initiative du secrétariat général de la Ligue arabe pour la tenue de cette conférence qualifiée de "positive", ajoutant qu'après consultation avec les ministres concernés des pays du Maghreb Arabe il s'est avéré que "nous considérons cette conférence sous deux angles différents mais complémentaires". Cette initiative, a-t-il précisé, est destinée seulement à une élite de la communauté arabe à l'étranger qui ne représente, selon lui, que 1% ou moins de cette communauté. Concernant les deux points relatifs aux deux projets de création d'un conseil ministériel arabe de la communauté arabe à l'étranger et d'une banque de données y afférente, le secrétaire d'Etat a indiqué que l'Algérie estime nécessaire le lancement de l'évaluation de la situation actuelle des communautés arabes dans le monde comme première étape afin d'arriver à la formulation d'une vision future avant l'examen et la discussion de ces deux projets ce qui requiert de notre part, a-t-il poursuivi, une politique commune basée sur l'expérience propre à chaque pays". La proposition de l'Algérie, a-t-il poursuivi, ne vise pas seulement d'accorder l'intérêt à l'élite émigrée mais à tous les membres des communautés arabes résidant à l'étranger. L'Algérie, a encore indiqué M. Benatallah, œuvrera inlassablement à attirer la communauté arabe à l'étranger notamment celle jouissant de l'expertise afin d'en bénéficier dans l'intérêt des pays arabes. Au plan maghrébin, M. Benatallah a déclaré qu'à l'issue des concertations avec les ministres concernés au Maghreb Arabe, certaines initiatives ont été prises envers les communautés maghrébines à l'étranger au regard de la similitude de leurs problèmes et de leurs préoccupations dont la résidence, l'emploi et le logement avec l'ouverture d'un dialogue à cet effet. S'agissant de l'idée de création d'un "Maghreb arabe des communautés", le secrétaire d'Etat a dit avoir formulé cette proposition lors de sa visite aux pays du Maghreb Arabe, et qui a été favorablement accueillie en raison de la similitude des défis auxquels font face les communautés maghrébines notamment en Europe où "près de 80% de leurs membres sont des personnes simples qui nécessitent une prise en charge et la protection de leur pays et de leur gouvernement". M. Benatallah avait relevé, lors des débats, que l'intérêt que l'Etat algérien accorde à sa communauté à l'étranger "n'est pas le fait de politiques conjoncturelles mais émane de sa profonde conviction que cette communauté est partie intégrante de la communauté nationale et son prolongement civilisationnel eu égard au rôle important qu'elle joue dans le processus de développement du pays et la consolidation de sa place à l'étranger". La présence de la communauté algérienne à l'étranger, qui est le résultat de plusieurs faits historiques, remonte à la moitié du 19e siècle et au début du 20e, avec les premiers mouvements d'émigration des algériens vers les pays du voisinage, fuyant les politiques coloniales de répression et ce qui en découlait comme la spoliation des terres et des biens du pays, a souligné M. Benatallah. D'autres mouvements d'émigration s'étaient par la suite succédés mais cette fois-ci à destination de la France, en raison de la pauvreté et de la politique coloniale qui visait à attirer un nombre important de main-d'œuvre bon marché pour reconstruire les infrastructures de base de la France et ses structures industrielles, a-t-il indiqué, soulignant les grands efforts que l'Algérie n'a eu de cesse à consentir pour stopper le mouvement d'émigration et aider les émigrés à retourner dans leur pays pour contribuer à son développement économique. Après avoir cité les différentes zones de concentration de la communauté algérienne à l'étranger et sa composante socio-économique qui s'est transformée de main-d'œuvre peu qualifiée durant les premières années à une élite qui occupe aujourd'hui une place prépondérante sur le plan international, M. Benatallah a rappelé les différentes mesures et mécanismes que l'Algérie a mis en place, en vue de mettre les potentialités de la communauté, notamment, scientifiques, culturelles et financières, au service du processus de développement du pays. Il a également mis en exergue les traités, conventions et lois édictés pour assurer le bien être des membres de la communauté, outre les mesures consacrées par l'Algérie à la défense de leurs droits qui constituent, a-t-il dit, le principal axe de la politique extérieure de l'Algérie.