Considérée comme un des facteurs de risque des maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle touche aujourd'hui près de 34% de la population algérienne. Les spécialistes s'inquiètent de l'évolution rapide de cette maladie et recommandent des programmes urgents de prévention. L'hypertension artérielle est un des facteurs de risque, précisément des cardiopathies et des accidents cérébrovasculaires. L'Algérie enregistre16 000 décès par an suite aux accidents vasculaires cérébraux (AVC). C'est ce qu'ont révélé les résultats de l'étude d'observation-action relative à l'accident cardiovasculaire cérébral menée par le laboratoire Merck. Selon les spécialistes, les facteurs de risques cardiovasculaires associés à l'hypertension artérielle sont de plus en plus importants en Algérie. Selon les estimations de l'OMS, 15 000 décès ont été enregistrés en 2002 suite aux maladies cardiovasculaires. L'OMS estime que d'ici à 2020 les cardiopathies et les accidents cardiovasculaires cérébraux deviendront la principale cause de décès et d'incapacité dans le monde, et le nombre de décès devrait dépasser le cap des 20 millions par an et atteindre plus de 24 millions en 2030. L'une des recommandations de l'enquête nationale réalisée en 2003 sur la prévalence de l'hypertension artérielle (HTA) lancée par une équipe du service de cardiologie A2, au CHU Mustapha, à Alger, à sa tête le professeur Merad, est la mise en place d'une politique de prévention efficiente. Cette pathologie augmente sensiblement avec l'âge et atteint un Algérien sur deux après 55 ans. L'objectif de cette étude était, entre autres, d'estimer la prévalence de l'HTA à l'échelle nationale et de décrire les principales caractéristiques épidémiologiques de la maladie (sur les plans démographique, géographique et individuel). L'enquête a porté sur un échantillon de 1500 patients représentatifs de l'ensemble de la population algérienne âgée de 18 ans et plus. Les résultats de cette enquête ont révélé que sur les 1361 patients déjà recensés, une prévalence globale de 34% a été retrouvée (32% chez l'homme et 36% chez la femme) avec une disparité selon les différentes régions du pays. Il est également constaté une haute prévalence dans l'extrême Sud algérien dépassant largement les 40%. Les facteurs les plus corrélés à l'augmentation des chiffres tensionnels sont l'âge et le poids. Selon ses initiateurs, l'enquête est transversale, à visée essentiellement descriptive. La définition choisie est celle adoptée par The Seventh Report of The Joint National Committee on Prevention, Detection, Evaluation and Treatment of High Blood Pressure (JNC 7 Report), 2003. L'inclusion est celle de tout sujet âgé de 18 ans et plus présentant une pression artérielle systolique supérieure à 140 mm Hg ou une diastolique présentant une PA systolique supérieure 90 mm Hg et les sujets sous traitement antihypertenseur. La pression artérielle des sujets inclus est mesurée à trois reprises. La valeur moyenne de la PAS et de la PAD des trois prises tensionnelles sera prise en compte. Toutes les mesures devront être réalisées avec un appareil d'automesure semi-automatique validé (Omron 710 CP). Les sujets présentant une élévation de la PA au cours du premier passage ont été revus une semaine après pour une deuxième série de trois prises tensionnelles.