Un « débat sur l'enseignement ou non de tamazight à l'école », voilà une trouvaille toute faite de magouille et de remise en cause, orchestrée par des cercles, visiblement agacés par le fait que la langue de Si Moh Ou M'hand, soit reconnue en tant que langue nationale. En effet, selon des enseignants de cette langue exerçant au niveau du collège Ibn Khaldoun (Bouira), venus à notre bureau, le président de l'association des parents d'élèves et non moins élu du RND à l'APW, a adressé des convocations aux parents d'élèves pour tenir une réunion, tenue durant la semaine écoulée, et dont l'ordre du jour est des plus frappant, à savoir débattre du choix de vouloir enseigner tamazight ou pas, aux élèves scolarisés au niveau de cet établissement. Pour nos interlocuteurs, ce n'est là que des signes qui ne trompent pas quant à la manipulation politicienne caractérisant la gestion des postes de la langue Amazighe au niveau des collèges implantés au chef-lieu de la wilaya de Bouira. D'ailleurs, attestent-ils, le nombre de postes budgétaires pour cette matière a subi une réduction drastique en l'espace de deux ans. Ainsi, deux CEM, à savoir Gouizi et Smili, se trouvent tout simplement amputés desdits postes. L'initiateur de cette rencontre peu anodine, semble, selon ses enseignants, ne ménager aucun effort pour torpiller les enseignants de tamazight au niveau de cet établissement, en faisant fi de la loi suprême (la constitution) consacrant–pourtant–tamazight comme langue nationale. Joint par téléphone pour de plus amples informations, l'élu en question, évasif, a déclaré que « deux enseignants sont insuffisants pour assurer les cours aux deux niveaux (première et quatrième année), quant aux deux autres niveaux, ils sont, tout bonnement, privés des cours dans cette langue ». Par ailleurs, il a annoncé que des parents d'élèves s'interrogent sur le fait que ladite matière n'est pas enseignée dans plusieurs établissements du chef-lieu de la wilaya, insinuant par là que cet établissement doit faire de la sorte. Les deux enseignants appréhendant la suppression de leurs postes, sont ainsi entrés dans une grève depuis le lundi passé. Ceux-là, s'interrogent sur le véritable rôle de cette association qui « au lieu de soulever les vrais problèmes, à l'instar de l'infiltration des eaux dans quelques classes depuis plus d'une décennie, cette association, qui est vraisemblablement, de mèche avec la tutelle, verse dans l'intimidation de la corporation des enseignants de tamazight ». Nos interlocuteurs lancent, par ailleurs, un appel à leurs collègues, pour ne plus céder à ce genre de provocations qui n'obéissent qu'à des fins politiciennes, soutiennent-ils.