Luis Fonsi a bouclé la boucle du Festival Mawazine-Musiques du monde, samedi soir, à l'espace OLM-Souissi, devant des dizaines de milliers d'aficionados, grands et petits, à travers un finish en apothéose, avec immanquablement le hit planétaire Despacito (5 279 559 741 vues à 11h53, hier matin, sur Youtube). Une célébration du beat dance latino et reggaeton. Mais quelques heures auparavant, lors de la conférence de presse, l'après-midi, à la villa des Arts, à Rabat, Luis Fonsi a montré qu'il est un citoyen du monde à l'écoute de ses semblables. Et la crise des migrants de par le monde le concerne au premier chef. Aussi, a-t-il déclaré à propos de la politique migratoire et d'immigration prônée par le président américain Donald Trump, qu'il était inhumain d'assister à ce cruel «déchirement et déchirure» sur les frontières américano-mexicaines, où des enfants sont séparés de leurs parents. «Cela m'a mis en colère. Cela m'a fait mal» Dénonçant cette attitude traitant des êtres tels des infra-humains, Luis Fonsi brocadrera Trump : «Combien de temps vous avez ? (rires).(entendre, ceci est sujet brûlant, important et long à détailler). Je vais être très bref. Nous ne sommes pas ici (Festival Mawazine) pour parler de politique. Nous sommes là pour parler de musique, d'amour et d'unité. C'est ce que nous n'avons pas exactement actuellement aux Etats-Unis. Je ne suis pas d'accord, je n'adhère pas à ce qui se passe actuellement. Je pense que le leadership unit les peuples. Et devrait les inspirer. Je pense qu'il y a de nombreuses et formidables familles qui ont émigré aux Etats-Unis à la recherche d'un rêve, d'une vie meilleure... Et voir ces images que nous avons tous vues. Ces enfants séparés de leurs parents. Cela m'a mis en colère. Cela m'a fait du mal. Et j'ai parlé, poussé mon coup de gueule. J'ai utilisé mes médias sociaux pour montrer et exprimer mon opinion et réagir. Pour juste dire que je ne suis pas d'accord avec ça. Je dénonce cette situation. Mais je pense qu'il existe une autre manière meilleure (de se comporter avec les immigrants). J'ignore cette façon de procéder. Parce que je ne suis pas un politicien. J'écris juste des chansons et je les interprète. Mais il y a une meilleure façon de gérer cette situation. On a essayé quelque chose en guise de palliatif. Mais, maintenant, c'est un long chemin à parcourir, à faire...» Despacito n'a aucun secret Luis Fonsi, à propos du succès mondial de Despacito, confiera qu'il n'y a pas de secret : «Cela fait 20 ans que je suis dans la musique. J'ai débuté avec des chansons romantiques. Puis, je me suis mis au rythme latino-pop-raggaeton. C'est quelque chose que j'ai appris durant cette vingtaine d'années discographiques. C'est une bénédiction. Ma musique a toujours été en espagnol. Et on a brisé la barrière de la langue. C'est un succès international.» «Certains m'ont dit : ‘‘Tu as attendu 20 ans, pour changer de style''. Non ! Je n'ai fait qu'une nouvelle chanson en espagnol. Et elle était tellement forte et intense qu'elle a uni les cultures, les pays, les frontières, les langues... Et j'en suis reconnaissant. Un message positif. Pourtant, j'avais des chansons sensuelles. Mais elles n'ont jamais dépassé la ligne de Despacito. Cette chanson a séduit les enfants, leurs parents et leurs grands-parents. Etre une inspiration pour eux, c'est très important pour moi...». Le nouveau titre de l'été de Luis Fonsi est Calypso, avec différentes versions (remix). Avec notamment un beat africain et bien sûr les steels (percussions) de Trinidad et Tobago. Et très bientôt, un autre single sortira avec Gianlica Vacchi et Yandel.