En parallèle d'une communication de marque sur les plans médias (télévisions, presse écrite et web), il y a de nouveaux entrants qui se spécialisent dans différents domaines : les influenceurs. Ils sont là pour parler de leurs journées, de leurs aventures et expériences et qui sont surtout assez suivis. Amira Riaa est une influenceuse qui vient d'atteindre le million d'abonnés sur Instagram. «C'est un réseau social pour les jeunes (20-35 ans) qui peut vraiment intéresser les hôtels et les offices de tourisme car c'est un média qui est fait pour la photo», a souligné Rym Khaldi, PR Director chez MediAlgeriA. Pour comprendre cette révolution en termes d'usage, citons quelques indicateurs. En 2017, il y avait 34,5 millions d'abonnés internet en Algérie contre 26,5 millions en 2016 (source ARPT). Parmi eux, 31,46 millions d'abonnés à l'internet mobile et 3,16 millions d'abonnés à l'internet fixe. Le nombre total d'utilisateurs Facebook actifs par mois est de 21 millions, dont 90% sur mobile (39% de femmes et 61% d'hommes). Les utilisateurs d'Instagram actifs par mois s'élèvent à 3,4 millions (38% de femmes et 62% d'hommes). YouTube en Algérie a une audience de 6,8 millions, un média dédié à la vidéo. Cela a commencé avec la beauté, destinée aux adolescentes et aux jeunes, maintenant il y a des personnalités publiques qui parlent non plus à travers leurs médias mais à travers leurs propres pages, tels que des présentateurs de JT, comme Khaled Drareni très actif sur Twitter, Rym Amari, une animatrice de JT sur Echorouk et une ancienne Miss : cela draine du contenu et de la notoriété ainsi que des présentateurs comme Farah Yasmine et Sofiane Dani. En Algérie, cela a commencé avec les podcasters des petites vidéos assez humoristiques. Il y a aussi le cinéma qui commence à faire son entrée avec les personnages d'El Khawa l'année passée, qui sont venus bousculer le champs des réseaux sociaux. Ce qui est bien avec ses influenceurs quand on les ramène à des événements, c'est qu'ils interviennent en direct instantanément, il y a des communautés qui se comprennent pour faire passer des messages. C'est dire que les réseaux sociaux représentent à l'heure actuelle un nouveau média et un canal de communication privilégié pour les marques. Cette tendance s'exprime particulièrement dans le tourisme où l'explosion du web collaboratif a incité les professionnels à s'adapter, notamment par le biais de nouvelles stratégies de communication. Dans ce secteur en perpétuelle évolution, l'apparition des influenceurs digitaux a redynamisé les modes de communication existants. En effet, ces derniers proposent une nouvelle manière de communiquer à laquelle les internautes peuvent s'identifier et font découvrir un produit touristique ou une destination autrement. Dans ce cadre, il faut que nos décideurs prennent conscience de cette nouvelle réalité et ne plus se contenter de timides participations dans les foires internationales ou de distribuer des prospectus. La communication doit être revue de fond en comble. Pour Philippe Cartallier, spécialiste en transformation digitale, marketing et communication, qui est intervenu récemment lors des journées du marketing hôtelier à Alger, «un hôtel joliment décoré ne suffit pas à ramener des clients de la même manière qu'un pays qui a des atouts naturels et historiques ne suffit pas pour ramener des touristes». Le constat en Algérie est terrible : le reproche numéro un des internautes algériens sur les sites des hôtels est les erreurs de mises à jour, dans 30% à 40% des cas, le numéro du téléphone fixe ne fonctionne pas depuis trois ans ou ce n'est pas le bon, le mobile ne fonctionne pas aussi ou c'est celui du réceptionniste qui n'est plus là depuis longtemps ! Les tarifs affichés sont anciens. Deuxième reproche : le manque de photos et de vidéos, contrairement à cela, il y a beaucoup de texte. La plupart ont un formulaire de réservation mais le temps de réponse est de 2 à 3 jours, voire une semaine. Il n'y a pas la plupart du temps de plan d'accès.