Encore une fois, un incendie s'est déclaré dans le complexe agroalimentaire de Cevital, basé à l'arrière-port de Béjaïa. Le sinistre s'est déclenché en fin de journée de mardi dernier, au niveau d'un hangar de stockage de sucre. Il est parti, selon un communiqué de la Protection civile, d'un bras élévateur transbordeur de sucre roux. Il aurait pu occasionner de gros dégâts, si le hangar n'était pas vide au moment de l'incendie. Selon la Protection civile, les dégâts se limitent à «la destruction du bras élévateur, d'une partie du tapis de chargement, une quantité de sucre brûlé à l'intérieur de la trémie, une partie du toit du hangar noirci par les fumées». Le feu a été maîtrisé une heure après son déclenchement grâce à l'intervention d'une vingtaine de pompiers et des agents de Cevital. Selon le même communiqué de la Protection civile, le directeur général du port, Benmehidi Réda, s'est déplacé sur les lieux. M. Benmehidi est le premier responsable de l'entreprise portuaire depuis le 24 juin 2018, en remplacement de Djelloul Achour, promu PDG du groupe public des services portuaires (Serport). Cet incendie survient une année après celui qui avait fait des dégâts à 1h le 20 octobre 2017. Le scénario se répète ainsi, un an après presque jour pour jour, et encore mieux, au même endroit : le hangar de sucre. En 2017, deux explosions ont eu lieu dans un silo de sucre roux et le feu a même menacé d'autres installations de la raffinerie. «Nous avons échappé au pire», avait déclaré Issad Rebrab, le patron du groupe. Les services de police avaient déclenché une enquête pour déterminer les circonstances exactes de l'incendie de l'année passée, mais d'aucuns en ignorent, à ce jour, les résultats. On se souvient que le directeur général du port d'alors avait devancé les choses en déclarant dans un média que le feu avait été causé par un «frottement de fer contre fer». Cette conclusion prématurée avait suscité l'indignation du comité de soutien aux travailleurs de Cevital et aux investissements dans la wilaya, au sein duquel on cachait mal les soupçons d'un acte de sabotage. Il faut dire que la conjoncture n'était pas pour éviter de tels soupçons. Mis en exploitation en 1998, le complexe agroalimentaire de Cevital comprend deux raffineries de sucre en plus de celle de l'huile et d'une margarinerie. Le feu de mardi dernier est le deuxième qu'il a subi en une année, en octobre 2017 et octobre 2018. Les deux sinistres ont éclaté pendant les deux années de blocage qui continue de l'usine de trituration de graines oléagineuses du groupe.