Chaque olivaison apporte son pesant d'aléas. Celle que les oléiculteurs d'Akbou s'apprêtent à engager ne s'annonce pas sous les meilleurs auspices. Motif d'inquiétude : un ravageur, en l'occurrence la mouche à olive (Dacus oléae), dont le cycle biologique est inféodé au cycle végétatif de l'olivier, est signalé dans la plupart des vergers de la circonscription. Le niveau d'infestation des baies par les larves du Dacus inspire l'inquiétude chez les propriétaires d'oliveraies. Selon un responsable de la subdivision locale de l'agriculture, plus de la moitié des 6500 hectares de parcours oléicoles que recèle la région a été touchée, avec une occurrence plus marquée dans certains villages. «Cette année, nous avons eu une période estivale relativement clémente, par rapport aux années précédentes. Ces conditions ont favorisé la prolifération de la mouche à olive, qui en a tiré profit pour piquer les fruits et y pondre ses œufs», a expliqué notre interlocuteur. L'éclosion de larves du Dacus a coïncidé avec la phase de grossissement des baies d'olives. Les parasites se sustentent à la chair des fruits, qui flétrissent et finissent par tomber. Les traitements préventifs à base d'insecticides et d'attractifs alimentaires ne sont efficaces que s'ils sont appliqués opportunément et à grande échelle. Peu d'oléiculteurs y ont recouru, apprend-on. Des agriculteurs exaspérés n'ont pas manqué de mettre à l'index les services de surveillance et de veille phytosanitaires. Les bulletins d'avertissement, déplore-t-on, ont été diffusés en retard. «Nous sommes désemparés et livrés à nous-mêmes. C'est très dommage en ces temps de progrès technologique de continuer à naviguer à vue, en s'exposant à tous les risques», vitupère un paysan, exploitant un verger oléicole au village Azaghar. Les acteurs de cette filière tablent sur un bilan sinon dérisoire, du moins maigrichon. En effet, prédit-on, le volume des récoltes, autant que la qualité de l'huile, promettent d'accuser un déclin significatif.