Le théâtre municipal d'Alger-Centre accueillera du 1er au 6 décembre les Journées du théâtre d'Oran. Ainsi, durant six jours, le Théâtre régional d'Oran élira domicile à Alger pour présenter au public algérois six des sept productions datant de 2017. En effet, les intéressés pourront aller à la découverte de trois pièces théâtrales pour adultes, deux spectacles pour enfants, une chorégraphie, ainsi qu'un spectacle de rue. Comme l'a souligné le directeur général du Théâtre régional d'Oran, Mourad Senouci, lors d'un point de presse animé au niveau du Théâtre municipal d'Alger-Centre (ex-Casino), il ne sert à rien de produire sans passer par la diffusion : «Après une année consacrée à la production, nous nous sommes dit qu'il fallait passer à la deuxième étape, celle de la diffusion de nos produits». «Nous avons trouvé cette belle idée qui a été soumise au responsable d'Alger-Centre pour ramener toutes nos productions et les partager avec les concitoyens d'Alger. Nous sommes très contents d'avoir la chance et l'honneur de nous produire à Alger pour partager dans le sens profond. Ce genre de représentations donne plus de visibilité et offre plus d'espaces d'expression aux différentes troupes locales.» Le public aura le privilège de choisir le registre qui lui sied. Ainsi, les adultes pourront découvrir trois pièces théâtrales, dont Marhoud lil hawa, de Mohamed Bakhti, El Khalta, de Miliani Mourad, et El Fahla, un monodrame de Azzeddine Abara. Les enfants seront, eux aussi, gâtés à travers la présentation de deux belles productions, Pinocchio et Enahla. Dans le registre du théâtre de rue, sera présentée la pièce El Haraz, mise en scène par Lila Touchi, et dans celui de l'improvisation, on retrouvera El Partiya. En outre, un spectacle de chorégraphie contemporaine intitulé «Dada», de Khadidja Guimiri, sera à l'honneur. Le conférencier avoue que cette démarche – celle de montrer les productions du TRO au niveau d'Alger – commence à plaire. C'est ainsi que la même initiative sera reconduite au niveau de deux autres structures culturelles. Le TRB mettra à l'affiche cet événement du 22 au 27 janvier prochain. Un mois plus tard, en févier, c'est la ville de Guelma qui aura l'honneur d'accueillir les productions théâtrales oranaises. Toujours selon le directeur du Théâtre régional d'Oran, ces mini-tournées permettent de diffuser, d'une part, leurs produits, et d'autre part, de donner l'occasion aux autres concitoyens d'évaluer un travail donné. Cela nous permet aussi de tester nos connaissances. Mourad Senouci reconnaît que ces dernières années, le Théâtre régional d'Oran est en train de se renouveler au niveau de la composante humaine artistique. Une composante dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les trente ans. «C'est une manière également de soutenir, de former et de défendre les produits de ces jeunes qui font un excellent travail», précise-t-il. Pour notre orateur, il est impératif d'accepter la critique et de faire dans la qualité. «Il faut se remettre en cause d'une manière systématique. Il faut faire des haltes et des évaluations pour pouvoir avancer. C'est du moins ce que nous faisons au niveau du Théâtre régional d'Oran.» Il est à noter, par ailleurs, que le Théâtre régional d'Oran est actuellement en pleine coproduction avec le Théâtre national d'Alger (TNA) de la comédie Arlequin valet de deux maîtres, écrite par Carlo Goldoni en 1745, mais avec une traduction libre du regretté Abdelkader Alloula. La pièce en question sera prête d'ici le mois de mars 2019. Mourad Senouci nous confie en aparté que le Théâtre régional d'Oran rendra hommage au dramaturge Abdelkader Alloula, à l'occasion du 25e anniversaire de son assassinant du dramaturge, à ce dernier à travers deux productions : Arlequin, valet de deux maîtres, et El Adjouad, avec la fondation Abdelkader Alloula. «Au lieu de rendre un hommage avec un discours, nous préférons rendre un hommage à cette icône du théâtre algérien avec des produits», précise-t-il.