C'est ce que nous a révélé Mustapha Guitouni, directeur général de la distribution de Sonelgaz au niveau d'Alger. D'après le même responsable, les différentes APC de la capitale doivent à Sonelgaz pas moins de 94 milliards de centimes. L'Algérienne des eaux (ADE) doit, quant à elle, au centre de distribution d'Alger la somme de 12 milliards de centimes. La facture des clients industriels et des administrations s'élève à 140 milliards de centimes. Les clients appartenant à la catégorie des consommateurs de basse tension, autrement dit les ménages et les commerces, ont une facture impayée de 145 milliards de centimes. Les retards accusés dans le règlement de ces dettes causent un sérieux préjudice à la société qui est censée, entre autres, investir ces sommes pour améliorer la qualité de son réseau. Le centre de distribution de Sonelgaz à Alger est confronté à un autre problème. Il s'agit de la fraude. D'après M. Guitouni, «6 à 8% des consommateurs de gaz et d'électricité au niveau de la capitale sont des fraudeurs». Ce qui représente une perte supplémentaire pour le centre de distribution de la capitale. Il faut noter aussi que la fraude a plusieurs formes : «Lorsque nous coupons l'alimentation en énergie à certains clients, ces derniers se rebranchent sur le réseau par leurs propres moyens. La rétrocession est une autre forme de fraude qui consiste à s'alimenter à partir du compteur du voisin. Dans certains cas, le voisin fait payer au fraudeur quatre à cinq fois plus que le prix de consommation ordinaire. Il s'agit dans ce cas-là de rétrocession et de vente. Ce qui est formellement interdit par la loi.» Signalons que le centre de distribution de la capitale a régulièrement recours à la loi pour régler ces problèmes. Une solution «pas très intéressante pour Sonelgaz», a en croire M. Guitouni qui précise que «les affaires en justice prennent beaucoup trop de temps». Notre interlocuteur indique, par ailleurs, que son centre a introduit plus de trois plaintes en justice. Le directeur général informe que la construction de nouvelles cités représente un véritable casse-tête pour son administration. «Les organismes qui prennent en charge la construction des nouvelles cités ne pensent à l'électricité et au gaz qu'au dernier moment», assure-t-il en ajoutant : «Nous demandons à être impliqués dans l'étude de ces projets de construction.» Des contacts ont d'ailleurs été entrepris dans ce sens avec différents organismes pour régler ce problème. «Actuellement, nous travaillons avec l'AADL, et les choses semblent aller pour le mieux», souligne M. Guitouni. Un appel est d'ailleurs lancé aux bénéficiaires des logements non encore connectés aux réseaux d'électricité et du gaz pour se rapprocher de Sonelgaz afin de régler ce problème. Sur un autre plan, le premier responsable de Sonelgaz à Alger nous informe que des contacts ont été établis avec le ministère de la Justice afin d'assermenter des agents dont la tâche sera de constater les fraudes et autres anomalies sur les réseaux de gaz et d'électricité au niveau de la capitale.