Fort du dénouement heureux auquel sont parvenus les différents protagonistes pour débloquer le sac d'embrouilles qui prévalait à l'EHS Daksi, et dont le nœud gordien tournait précisément autour des œuvres sociales, le Snapap voudrait jouer sur un timing favorable pour remettre sur la table celles du CHU Benbadis. Pour ce faire, M.Benelmili, secrétaire général de wilaya, ne fait pas dans la dentelle : il a brandi la menace des piquets de grève ponctuels dès la prochaine rentrée sociale, tout en se réservant le droit de radicaliser le mouvement si son syndicat n'obtenait pas satisfaction. C'est que l'enjeu est énorme : une cagnotte de 17 milliards de centimes de cotisations est « gérée» depuis 1990 dans l'opacité absolue, selon ses propres termes, dont 1,8 milliard pour la seule année 2006. « Nous avons saisi le wali dans la même année qui, à son tour, a envoyé une correspondance au DSP, lui demandant d'ouvrir une enquête afin de déterminer la traçabilité de ces fonds, mais les conclusions se font toujours attendre». Le DSP, M. Daâmeche, contacté par nos soins, a effectivement reconnu avoir été le destinataire de la correspondance en question, et déclare que l'enquête suit son cours à travers les circuits conventionnels, et « il n'est pas dans les prérogatives d'aucun syndicat d'en connaître la teneur; je ne veux pas m'immiscer dans des querelles de clocher», selon ses propres termes. Le directeur général du CHU, M. Zermane, lui non plus, n'a pas été épargné par le secrétaire général du Snapap, qui cite une lettre où le DG sollicite le concours du directeur de la banque CPA, afin de geler le compte des œuvres sociales. Or, M. Benelmili déclare que cette opération n'est, au bout du compte, que de la poudre aux yeux, car les actuels tenants des œuvres sociales ont tout de même trouvé de quoi subventionner les vacances 2007 pour les travailleurs et leurs familles. « Avec quel argent ont-ils pu le faire si le compte bancaire était réellement bloqué ?», s'est-il interrogé. En tout état de cause, le statu quo est devenu « intenable» pour le Snapap, selon ses militants qui préconisent une assemblée générale élective, tout en laissant la porte ouverte au modus opérandi, «que les autorités jugent le plus à même d'être plurireprésentatif, et donc assurant un meilleur contrôle sur l'argent des cotisations des travailleurs».