Une nouvelle vision du monde, de nouveaux mots, une nouvelle conception des rapports des Etats-Unis d'Amérique avec le monde musulman et l'Islam surtout… le discours de Barack Obama est unique. Jamais un président américain n'a suscité autant d'espoir dans cette partie du monde déchirée par des guerres aussi injustes les unes que les autres. Il faut bien le dire, le maître de la Maison-Blanche ne rompt pas seulement avec les années Bush qui a fait des Etats-Unis un Etat belliqueux mais aussi avec « la tradition » américaine. Personne n'a fait ce qu'il a fait avant lui. Obama, qui veut refonder les rapports des Etats-Unis avec le monde musulman, s'attaque au nœud gordien du malentendu. Il s'agit de la confusion faite entre l'Islam en tant que religion et l'extrémisme islamiste. Rappelant les événements du 11 septembre 2001, Barack Obama indique que « la peur et la colère qu'ils ont provoquées sont compréhensibles », mais « dans certains cas, reconnaît-il, ces sentiments nous ont conduits à agir de manière contraire à nos traditions et à nos idéaux ». Prenant la mesure des erreurs de son prédécesseur, le locataire de la Maison- Blanche promet « de rectifier cette situation ». Des décisions concrètes sont déjà prises par les Etats-Unis. « J'ai interdit sans équivoque l'usage de la torture et j'ai ordonné la fermeture de la prison de Guantanamo Bay d'ici au début de l'année prochaine », souligne le président américain, qui voit en ces décisions autant de gages pour rassurer et autant de mesures en cohérence avec les valeurs de la démocratie américaine. Obama schématise un peu cette nouvelle orientation : l'Afghanistan est une « nécessité », et l'Irak un « choix ». Un choix de Bush ! Le président américain donne le ton de sa nouvelle politique. « L'Amérique va donc se défendre, dans le respect de la souveraineté des nations et de la primauté du droit », dira Barack Obama qui promet d'agir « en partenariat avec les communautés musulmanes qui sont, elles aussi, menacées par le terrorisme ». Le président américain a trouvé les mots qu'il faut pour glorifier l'Islam qui est pour lui une religion de paix. Le saint Coran, dira-t-il, « nous enseigne que quiconque tue un innocent tue l'humanité toute entière et que quiconque sauve quelqu'un, sauve l'humanité toute entière ». Aucun président américain n'a parlé de cette manière aux musulmans. Pour Barack Obama, « quand il s'agit de combattre l'extrémisme violent, l'Islam ne fait pas partie du problème, il constitue une partie importante de la marche vers la paix ». C'est incontestablement une nouvelle page de dialogue que la nouvelle Administration américaine, menée par un Barack Obama déterminé à en finir avec la diabolisation des musulmans, veut ouvrir.