La salle de cinéma Chullu de Collo renoue avec le théâtre après une année d'absence, depuis que la jeune troupe du conservatoire de Constantine, sous la direction de Mohamed-Ezzine Dib, a présenté une pièce de théâtre « Les fusils de la mère Carrar », du dramaturge allemand Berthol Brecht. Collo est donc sortie de sa longue léthargie grâce, cette fois-ci, au théâtre régional de Bejaïa qui a présenté, durant la soirée de samedi, la pièce qui a fait sa renommée, intitulée « Les vigiles », du roman du regretté écrivain et journaliste Tahar Djaout, tombé sous les balles assassines de la nébuleuse islamiste, le 26 mai 1993. Un roman qui traite des atteintes à l'intelligence des créateurs par les responsables, plutôt préoccupés par les privilèges et les affaires. Un roman adapté et mis en scène par Omar Fetmouche, avec la collaboration de la maison de la culture de Bejaïa. La salle était pour l'occasion, comble. Le public s'est montré discipliné et passionné, voire enthousiaste, surtout concernant certaines scènes affectives, ce qui a émerveillé les comédiens eux-mêmes, lesquels appréhendaient une réaction négative. L'acteur principal, Farid Cherchari, (Lemjad) cet inventeur méprisé dans sa commune, Ahcène Azezni, (le maire affairiste), Mounia Aït Meddour et Wissam, la voix musicale, Rachid Maâmria, plus connu dans son rôle El Baradaï, (Le bouc émissaire), Kamel Chamek, Belkacem Kaouane, Djohra Dereghla, Nassim Mohdeb, ou la petite narratrice Melissa Ouardani, ont bien charmé l'assistance par la qualité de leurs prestations. Seul point négatif évoqué par les artistes, l'exiguïté de la scène qui n'a pas permis d'exploiter tout l'équipement inclus dans cette pièce de théâtre. L'on espère que la direction de la culture de la wilaya de Skikda ne se limitera pas à des programmations sporadiques.