Le recteur a néanmoins soigneusement esquivé les questions qui fâchent. Il a ainsi estimé que le nouveau système licence-mastère-doctorat (LMD), mis en branle depuis cinq ans à l'Usthb, n'est pas «un système expérimental ni un système importé» et que l'Usthb y a trouvé beaucoup d'avantages. «En juillet 2009 est sortie la deuxième promotion de licenciés du système LMD. Elle est constituée de 2015 étudiants se répartissant sur 60 licences dans les 8 facultés. En juin 2008, la première promotion de licenciés comportait 1198 diplômés, ce qui correspond à une augmentation de 68%», a expliqué M. Benzaghou. L'Usthb a inscrit pas moins de 3729 nouveaux bacheliers pour cette rentrée universitaire. «Certes, ce nombre est très en deçà de celui, exceptionnel, de l'année dernière, soit 6774, mais il est du même ordre que celui des années antérieures», souligne le recteur de l'université. Le promoteur de la commission sur la réforme du système éducatif n'a pas souhaité commenter la situation de l'université algérienne. A une question sur le niveau des diplômés de l'Usthb, il s'en sort par une pirouette : «C'est aux entreprises de nous dire si nos diplômés répondent à leurs besoins.» Au total, de septembre 2008 à juillet 2009, 282 magistères, 39 doctorats d'Etat et 56 doctorats ont été soutenus à l'université de Bab Ezzouar. Le recteur a insisté sur la place importante qu'occupe la post-graduation à l'Usthb. Une particularité de cette université est la place importante qu'occupent la post-graduation et la recherche dans ses activités. Selon les statistiques du ministère publiés l'année dernière, la moitié des inscrits en post-graduation en sciences et en technologie (soit 43,6% en magistère et 53,5% en doctorat) étaient inscrits à l'Usthb. La «production» de l'Usthb au niveau post-graduation est de l'ordre de 2889 magistères soutenus et 673 doctorats et doctorats d'Etat, ce qui constitue, selon le recteur, pour les sciences et la technologie, une contribution importante à la formation dans notre pays, de chercheurs et d'enseignants universitaires. Pour ce qui est de l'adaptation de l'emploi du temps au nouveau week-end, le recteur de l'université a souligné que l'Usthb organise ses enseignements du dimanche au jeudi. Mais quand cela est nécessaire, le samedi matin sera utilisé. «Nous sommes obligés de programmer des séances jusqu'à 18h10. Pour cela, le rectorat a demandé aux services chargés des transports et à l'ONOU de tenir compte de ces horaires», a annoncé M. Benzaghou. Le recteur se félicite du fait que son université réponde «aux normes internationales et se place ainsi loin de la moyenne nationale». Les étudiants dans le flou Les étudiants qui devaient s'inscrire en mastère à l'université de Bab Ezzouar (USTHB) sont en colère et ils comptent le montrer, lors d'un sit-in à l'intérieur du campus universitaire, dimanche prochain. La mise en œuvre du système licence-mastère-doctorat (LMD) semble souffrir d'une grande désorganisation. Des étudiants en génie mécanique et en système de production climatique, qui se sont déplacés hier à notre rédaction, dénoncent «le manque d'information» et «l'anarchie» qui règnent à l'université Houari Boumediène. «On ne nous a pas expliqué sur quels critères ils choisissaient les étudiants en mastère. Pourquoi ne nous donne-t-on pas le droit de poursuivre nos études ?», fulmine un étudiant en génie mécanique. Et un autre d'ajouter : «Regardez mes notes, elles sont bonnes. Je me suis sacrifié pour ne pas passer en rattrapage et maintenant, on m'invente des prétextes dont je n'avais jamais entendu parler pour que je ne passe pas en mastère !» Les étudiants de l'Usthb reprochent surtout à leur rectorat de ne pas les avoir prévenus des critères du mastère. «Ils auraient dû nous expliquer cela plus tôt. J'aurais pu ainsi m'inscrire dans d'autres universités qui auraient pu m'accepter», dit un étudiant. Autre problème : le système de crédit des modules de l'université de Bab Ezzouar est différent de celui des autres facultés. «Le LMD de l'Usthb n'est pas le même que celui de Boumerdès. Je n'ai pas pu m'inscrire à l'université de Boumerdès à cause de ce détail», se plaint un étudiant.