Le nombre de projets exploités (42) dans les zones d'activités reste inférieur au potentiel que l'on peut développer. Et ce, en dépit de la croissance du nombre de lots créés (869) et des permis de construction déposés (229) pour l'installation des infrastructures. Parmi les raisons évoquées par des intervenants dans ce secteur, il ressort le manque d'aménagement des sites et les conflits entre les organismes de gestion et les affectataires des terrains. Mais encore, l'apathie des pouvoir publics et la bureaucratie. «Il n'y a pas eu d'évolution particulière quant à la situation des zones d'activités, depuis l'évaluation des besoins de l'ensemble des sites en matière d'équipement et d'aménagement en 2007», déplore M. Medjkouh, président de la chambre du commerce et de l'industrie Djurdjura. De ce fait, «les collectivités locales perdent des milliards de dinars en terme de fiscalité directe et indirecte, mais aussi, une opportunité pour la création de véritables emplois pour les jeunes, contrairement à ce qui est proposé par les pouvoirs publics à travers divers dispositifs d'aide d'insertion pour endiguer le chômage», renchérit M. Medjkouh, qui plaide pour un programme spécifique à la wilaya. Pour appuyer son réquisitoire quant aux conditions précaires où évoluent les entreprises ainsi que l'état des zones d'activités, l'économiste affirme qu'«en 2007, une commission de wilaya a effectué un diagnostic des zones économiques afin de lister les besoins de chaque zone. Des opérations de qualité ont été proposées par la commission et qui ont été évaluées à 1,4 milliard de dinars. Mais depuis, rien n'a été décidé au niveau central. L'environnement économique à Tizi Ouzou décourage les nouveaux prétendants à l'investissement et enfonce ceux en activité dans la précarité». Notre interlocuteur certifie ses dires par des exemples congrus. La zone d'activités de Tala Athmane, gérée par l'agence foncière de Tizi Ouzou, est transformée en marché à bestiaux et en une décharge à ciel ouvert. De nombreux lots ont été détournés de leur vocation. Sans éclairage et non alimentées en gaz naturel, les zones rebutent les investisseurs. L'anarchie dans ces zones se traduit également par la transformation de nombreuses zones en sites résidentiels, tel est le cas dans la zone d'activités d'Aboudid dans la commune de Larbâa Nath Irathen. Sur les 12 zones d'activités qui sont gérées par la Sogi (Société de gestion immobilière de Tizi Ouzou), 10 sont viabilisées dont trois partiellement. Deux zones restent en étude. C'est ce qui ressort du tableau que le responsable de la société, M. Ould Rabah, nous a aimablement établi sur la situation des zones d'activités administrées par la Sogi. Le même organisme a enregistré 42 projets en activité sur les 356 localisés. Ce qui est très peu. Par ailleurs, des efforts pour la réhabilitation des sites ont été fournis, mais il reste beaucoup à faire en matière d'assainissement financier et physique de l'ensemble des lots. Le responsable note toutefois, une dynamique appréciable dans les zones de Draâ Ben Khedda et Boghni où l'investissement est orienté essentiellement vers l'agro-alimentaire. Interrogé sur la concrétisation des recommandations de la commission de wilaya pour la viabilisation des sites, M. Ould Rabah déclare à ce sujet : «L'Etat a affecté une première tranche destinée à la zone d'activités de Fréha». Il avoue, par ailleurs, que son organisation fait face à de nombreuses contraintes, citant des oppositions de citoyens installés illicitement dans le périmètre des zones qui freine l'élan de valorisation des lots. Dans le même chapitre, il relève des situations conflictuelles avec des affectataires pour diverses raisons.