On le surnomme déjà le médecin de la mort. Conrad Murray, 56 ans, médecin personnel de Michael Jackson, est aujourd'hui soupçonné d'avoir accidentellement donné la mort au roi de la pop, décédé d'un arrêt cardiaque le 25 juin dernier à son domicile à Los Angeles. Objet d'une enquête criminelle pour « homicide », Murray a reconnu avoir administré du Propofol, un puissant analgésique, à son client 24 heures avant qu'il ne passe de vie à trépas. La police de Las Vegas a déclenché une série d'investigations pour déterminer le rôle de ce médecin dans la mort du chanteur. D'autres toubibs, 24 au total, sont également dans le collimateur des enquêteurs. C'est qu'au fil des ans, Michael Jackson est devenu une véritable pharmacie ambulante. Souffrant de divers maux, l'interprète de Thriller aura usé et abusé de médicaments qu'il réussissait à se procurer en empruntant pas moins de 19 pseudonymes dont celui de son fils, Michael-Paris. Pour soulager ses douleurs, le chanteur dépensait jusqu'à 48 000 dollars en médicaments par mois. De quoi soigner tout un village en Afrique. Avant de devenir le médecin personnel de la star en mai 2009, ce spécialiste des maladies cardio-vasculaires avait déjà fait son beurre en Californie, au Texas et au Nevada où il possédait plusieurs cabinets médicaux. Sauf que ce docteur Mabuse n'est pas blanc comme neige. En fouillant dans son passé, la presse américaine a découvert que ce médecin élégant et distingué traîne diverses casseroles. Sa société médicale basée au Nevada, Global Cardiovascular Associates, a été condamnée à payer plus de 400 000 dollars à différents plaignants. Sur le plan personnel, Conrad n'est pas non plus un ange. Quelques années auparavant, il avait été contraint de verser 1500 dollars à une société de crédit et aurait 940 dollars d'amende en suspens. Bref, un toubib pas tout à fait clean. Michal Jackson a fait la connaissance de Conrad Murray en 2006 lors d'un séjour à Las Vegas. Depuis, Bambi est tombé sous son charme. Lorsqu'il décide de remonter sur scène pour une série de concerts à Londres, « Wacko Jacko » (Jacko le timbré) impose sa présence à ses côtés pour s'occuper de sa préparation physique. Randy Phillips, président de la firme AEG Live, société promotrice de la tournée, voyait Conrad d'un mauvais oeil, mais il a dû s'incliner devant l'insistance de la star. « Ecoute, tout ce business tourne autour de moi. Je suis une machine, et nous devons garder la machine bien huilée », disait Michael à Randy Phillips. Pour maintenir la machine en marche, ce dernier s'est donc attaché les services du bon docteur Murray en lui octroyant même un salaire. Erreur fatale...