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Condamnés pour participation à la mobilisation pour la promotion de Tamazight : Ouverture aujourd'hui du procès en appel des 17 jeunes manifestants de Bouira
Dix-sept jeunes étudiants ayant participé à la grande mobilisation pour la promotion de la langue amazighe, qui a eu lieu en décembre 2017 à Bouira, comparaîtront à nouveau devant le juge aujourd'hui. Accusés «d'attroupement illégal», «atteinte à la sécurité publique», «trouble à l'ordre public», «destruction de biens publics et de biens d'autrui», et «agression sur des agents de police», ces jeunes avaient été condamnés en première instance à des peines allant de 1 à 2 ans de prison assortie d'amendes de 20 000 DA. Ce jugement surprenant a fait l'objet d'un appel de la part des avocats de la défense. «L'affaire est étrange. Ces jeunes ont manifesté pour la promotion de tamazight. La mobilisation, qui a eu lieu aussi dans plusieurs wilayas, n'a pas été vaine. Les autorités ont répondu favorablement, en officialisant Yennayer comme fête nationale, et en activant l'élaboration de la loi portant création de l'Académie de tamazight», affirme le député du FFS représentant la circonscription de Bouira, Djamel Baloul, ajoutant que les députés du FFS seront présents pour apporter leur soutien aux 17 jeunes. Pour rappel, le wali de Bouira avait promis, lors de ses différentes déclarations à l'époque, «de n'engager aucune poursuite contre les manifestants». Il n'en est rien. Les services de la police dépendant de la sûreté de Bouira ont-ils décidé, seuls, de traduire les 17 jeunes devant la justice ? Apparemment, c'est le cas. Car, les autorités politiques locales, dont le président de l'APW de Bouira, ont même marché avec les manifestants et ont soutenu les revendications soulevées. Les arrestations ont eu lieu au lendemain de cette marche, suite à l'interdiction d'une autre manifestation. Réagissant à ces arrestations, le député du RCD Atmane Mazouz avait fait le déplacement, à l'époque, au commissariat de police, pour soutenir les personnes interpellées qui ont été libérées le jour-même. La décision de les poursuivre en justice et les chefs d'inculpation retenus contre elles ont constitué une grande surprise pour l'opinion publique locale. A l'occasion de ce procès en appel, la société civile et la classe politique sont appelées à se mobiliser pour l'acquittement des mis en cause.