Deux cents hectares de broussailles et de chênes ont été détruits par le feu à travers 11 foyers d'incendie dans la wilaya de Annaba, selon un bilan provisoire arrêté ce vendredi par la direction de la Protection civile. Les plus importants dégâts ont été constatés au massif forestier de l'Edough particulièrement à hauteur de Bouzizi, Bougantass et Aïn Barbar, dans la commune de Séraïdi, distante de 14 km de Annaba dont le point culminant atteint 900 m d'altitude. D'importants moyens humains et matériels ont été déployés durant les dernières 48 heures pour maîtriser les foyers de feu dont sept restent toujours actifs. Les éléments de la Protection civile poursuivent toujours leurs interventions pour juguler les sinistres avant d'atteindre d'autres couverts forestiers et aggraver davantage les dégâts. La quantité importante de monoxyde de carbone dégagée dans l'atmosphère a provoqué des difficultés respiratoires aux sujets atteints d'asthme ; ce qui a nécessité le transfert de beaucoup d'entre eux aux différentes unités sanitaires à l'effet d'être placés sous respiration artificielle. Dans la wilaya de Jijel, plusieurs incendies ont touché dès jeudi dernier neuf communes, rendant l'air l'irrespirable d'autant plus que la température dépassait les 40°C. Selon un communiqué de la wilaya, 37 foyers d'incendie ont été enregistrés. La progression des feux a été grandement aggravée par des vents violents. Les habitants des zones montagneuses, principalement ceux de la commune de Chekfa, ont éprouvé une grande frayeur durant tout le week-end. Dans cette dernière commune, la situation aurait pu être dramatique si ce n'était l'intervention de la Protection civile, des services des forêts, des autorités locales, de l'armée, de la gendarmerie et des scouts, dans certains cas. Des informations font état du sauvetage d'au moins 500 personnes cernées par les flammes. A Sbet dans la commune de Chekfa, 6 maisons habitées ont été ravagées par le feu et une à El Aouana, alors que 22 autres ont été légèrement touchées mais demeurent habitables. A L'hôpital de Taher, 6 personnes ont été soignées pour des asphyxies causées par la fumée. A Jijel, la cendre a recouvert la ville durant la journée de jeudi. A Ziama Mansouriah, les habitants de la localité de Kemhoun ont préféré passer la nuit de jeudi à vendredi sur la route de peur de voir leurs habitations atteintes par le brasier. Des renforts reçus de plusieurs wilayas La plupart des incendies étaient circonscrits ce vendredi grâce à la mobilisation de 623 agents de la Protection civile venus en renfort de plusieurs wilayas de l'Est. De grandes interrogations ont surgi sur l'étonnante simultanéité de ces départs de feu. D'aucuns pensent que ces incendies ne peuvent aucunement avoir une origine naturelle. A Skikda, 4 foyers de feux de forêts ont ceinturé la ville depuis la nuit de mercredi. L'importance des flammes, surtout celles qui étaient localisées sur les hauteurs de Stora, a nécessité le renfort de la colonne mobile des sapeurs pompiers. Au niveau de la wilaya, la Protection civile fait part de 19 foyers qui se sont déclarés dans la nuit de jeudi dernier. Dans un premier bilan, on avance déjà la perte de 200 ha de maquis, de pins et d'arbres fruitiers. Des témoignages rapportent que plusieurs habitants des hameaux de régions concernées ont dû fuir leurs demeures pour échapper aux flammes. A Souk Ahras, les régions forestières des communes de Mechroha, Aïn Zana, Ouled Driss, H'nencha et Zaârouria ont été le théâtre, jeudi et vendredi derniers, d'importants feux de forêt d'origine climatique, selon la version apportée par des habitants. Les quelques foyers qui résistent à l'assaut des services de la Protection civile, sont presque maîtrisés par ces derniers qui ont mobilisé des moyens humains et matériels importants. Des sources concordantes ont, par ailleurs, indiqué qu'une cellule de crise a été installée, en fin de semaine, au niveau du siège central de la direction de la Protection civile. Tous les sapeurs pompiers ainsi qu'une colonne mobile, composée de 52 éléments, sont mobilisés depuis jeudi dernier sur les lieux du sinistre. Nos sources ont également estimé les pertes occasionnées par ces incendies à plus de 62 ha de forêt, de maquis… et déploré la destruction de plus de 1 000 arbres fruitiers, de 48 ha de blé et 50 bottes de foin.