Il a, en effet, d'emblée montré qu'en Algérie, le secteur du commerce, essentiellement aux mains de très petites entreprises familiales, est roi. Avec ses 853 800 entités, le secteur tertiaire représente en effet pas moins 90% des entreprises en activité dans le pays. Les commerces de détail et de gros, au nombre de 528 328, sont les créneaux de prédilection de l'écrasante majorité d'entre elles.Le secteur des services vient en seconde position avec 325 442 entités. La panoplie des activités relevant des services est très large. Dans la large panoplie d'activités intégrées dans le secteur des services, l'investigation de l'ONS relève une nette prédominance des sociétés de transport qui occupent environ 26% du total des entités exerçant dans ce secteur. Loin derrière, arrivent les entités activant dans la restauration (18,7 %), dans les services personnels (15,2%), les télécommunications (10,2%), les activités juridiques et comptables (5,4%), les activités de santé (5,3%) pour ne citer que ces quelques activités de service parmi de nombreuses autres. Ce recensement économique attendu depuis longtemps pour servir de base à l'action gouvernementale (élaborations de plans de développement, politique économique et autres prévisions) et mettre fin à la controverse sur les chiffres qui compromet la crédibilité des statistiques ministérielles, apporte également la preuve, s'il en fallait une, de la modicité aggravée par un certain déclin du secteur industriel algérien. Le nombre d'entités industrielles recensées n'est, en effet, que de seulement 97.202 unités. Les résultats du recensement font par ailleurs montre d'un secteur dominé par des entités activant dans la branche de l'industrie agroalimentaire (23,4%), la fabrication de produits métalliques (22,7%), l'habillement (10,5%), le travail de bois (2,1%), le textile et cuir (1,3%), les machines et équipement (1,6%), pour ne citer que les activités qui survivent au marasme qui affecte l'industrie algérienne. Peu d'entreprises du BTPH pour un pays en chantier Le plus étonnant des chiffres révélés par les auteurs de l'enquête est, sans conteste, la faiblesse numérique des entités relevant du secteur de la construction, dont on n'a recensé que 8746 unités, soit à peine 0,9% de l'ensemble des entités économiques recensées. Un chiffre en total déphasage avec les besoins énormes du pays en entreprises de BTPH, pour mettre en chantier des milliers de logements, des routes et autres équipements collectifs. On comprend alors pourquoi l'Algérie peine à réaliser ses programmes de construction dont les délais d'exécution traînent en longueur. Le recensement de l'ONS révèle, par ailleurs, chiffres à l'appui que l'économie algérienne est fortement dominée par le secteur privé qui compte pas moins 920 307 entités, représentant environ 96% du total du tissu des entreprises en activité. La part du secteur public ne se situe qu'à hauteur de 2,4%, et celle entreprises étrangères à, à peine, 1,7%. L'écrasante majorité des entités privées recensées sont de très petites entreprises (TPE) détenues à 91% par des personnes physiques. Elles sont essentiellement localisées dans les grandes villes comme Alger, Oran et Sétif, notamment. Les entités détenues par des personnes morales sont, quant à elles, essentiellement concentrées dans les régions du nord du pays, notamment Alger, Tizi Ouzou et Béjaïa qui totalisent à elles seules environ 48% de ce type de sociétés. Compte tenu du mauvais climat des affaires et de l'omnipotence de l'administration qui sévissent en Algérie, bon nombre de ces entités ont une très faible espérance de vie. Plus de la moitié d'entre elles disparaît au bout d‘une année d'existence. Cette enquête économique, à laquelle avaient participé pas moins de 6000 agents, a mis en évidence l'existence de 959.718 entités économiques et 60.340 entités administratives, soit un total de 1.020.058 unités activant sous diverses enseignes sur l'ensemble du territoire national.Les détails de cet important recensement économiques seront communiqués au fur et à mesure du traitement et de la consolidation des informations recueillies qui pourraient prendre encore plusieurs mois, selon un cadre du ministère de la Prospective et des Statistiques que nous avons interrogé sur la question.