«Nous apportons du nouveau dans le fonctionnement du marché algérien, une nouvelle vision plutôt avant-gardiste, une vision saine et plus responsable», déclare Wardia, PDG de la jeune entreprise qui vise à créer un label de qualité algérien pour permettre ainsi une revalorisation des richesses culturelles et patrimoniales de l'Algérie. L'aventure débute en parallèle avec le concours Injaz Al Djazair, sous-branche du concours Injaz Al Arab (programme permettant à des étudiants de créer leur junior entreprise). Partis de zéro, les étudiants de l'EPAU (Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme) disposent de six mois pour apprendre à gérer une entreprise, et à lancer un produit, de la conception à la vente. «Durant six mois, les injazistes armés de bonne volonté commencent avec rien, ils vont se voir régulièrement avec un coach bénévole pour faire plusieurs brainstormings.» La start-up Aslama s'inscrit avant tout dans le programme Injaz qui, selon Wardia, «est un programme qui aide l'étudiant à sortir de la routine de ses études, penser à innover, créer quelque chose et le mettre sur le marché».Cependant, il faut également combiner études et entreprenariat, ce qui s'avère parfois compliqué comme nous l'explique la PDG étudiante en architecture : «C'est certes difficile de concilier deux activités chargées l'une autant que l'autre, d'autant plus que nous sommes de futurs architectes, ce qui est loin d'être de tout repos.» Raphia La start-up, malgré sa réputation de «petite» entreprise, est confronté à des enjeux commerciaux qui amènent parfois les jeunes entrepreneurs à «donner de leur temps, et savoir agir en temps de crise». De cette ambition entrepreneuriale, est venue l'idée de créer un label algérien de qualité basé sur des valeurs d'engagement sociétal, de commerce équitable et de respect de l'environnement. Ces valeurs sont perceptibles dans le produit réalisé par la start-up, qui a choisi de mettre en valeur le «chèche» traditionnel, tant sur le plan visuel que commercial. Aslama produit ces écharpes auprès d'artisans, de femmes brodeuses et de vieux marchands avec qui elle a instauré une politique de commerce équitable en reversant 40% de ses marges de bénéfices aux fournisseurs parfois démunis, mais également à des associations pour enfants. Pour appuyer l'aspect patrimonial et culturel du produit tout en limitant l'impact environnemental, des sérigraphies sont réalisées sur les chèches qui portent ainsi des motifs représentatifs de l'Algérie, avec des composants. «100% écologiques, non nuisibles à l'environnement, sans matière chimique», affirme la présidente en ajoutant : «Aslama propose ses produits dans des boîtes en raphia, tissées de manière artisanale dans le but de redonner vie aux traditions.» Avec les nombreux événements organisés par la start-up pour se faire connaître, mais aussi pour «créer un lien intrinsèque entre l'entreprise et la société», l'équipe d'Aslama a pu consolider des liens forts entre ses membres, ce qui lui permet de voir plus loin dans l'avenir, notamment pour la start-up qui doit évoluer, sortir du cercle de concours et devenir, selon les dires de Wardia, «une véritable entreprise avec la création de produits 100% algériens, donnant une image unifiée de l'Algérie aux étrangers ainsi qu'aux Algériens, instaurer cette idée de commerce équitable, de responsabilité envers la société et l'environnement dans la politique du marché algérien à travers la création d'un label».