Avant d'être couronnée, la jeune fille a été interrogée sur le choix d'une célèbre présentatrice télévisée d'origine asiatique, qui avait avoué avoir subi sous la pression de ses chefs une opération pour remodeler ses yeux bridés : «J'ai toujours eu le sentiment que Miss America c'était la fille d'à côté. Et la fille d'à côté change au fur et à mesure que la diversité des Etats-Unis se renforce.» «Il ne faut pas changer son apparence, mais avoir confiance en soi», a affirmé Nina Davuluri, née à Syracuse dans l'Etat de New York, de parents indiens. Cet héritage, la jeune fille de 24 ans, qui espère devenir médecin après avoir obtenu un diplôme en recherche sur le cerveau, l'a pleinement revendiqué dimanche soir, dansant par exemple dans un magnifique choli couleur rubis. Mais son couronnement a été suivi d'un déchaînement de commentaires racistes sur Twitter, où certains utilisateurs ont remis en cause sa nationalité américaine ou l'ont comparée à une extrémiste islamiste, quelques jours après l'anniversaire des attentats du 11 septembre. «La première victoire d'une Américaine d'origine indienne est vraiment significative de l'élargissement de notre définition de la beauté et de ce que signifie être Américain», préfère toutefois relever Blain Roberts, historienne à la California State University. Le concours de Miss America, vieux de 92 ans, n'accueillait à l'origine que des femmes blanches, rappelle Blain Roberts. La première Miss America noire n'a été couronnée qu'en 1983 : Vanessa Williams, qui a joué dans les dernières saisons de Desperate Housewives, avait toutefois dû rendre son titre à cause de photos dénudées. Mais l'élection de Nina Davuluri semble aller plus loin encore. «Danser sur une chanson de Bollywood sans un seul mot d'anglais au concours de Miss America, c'est un sacré truc», s'enthousiasme Lakshmi Gandhi, cofondatrice d'un magazine en ligne consacré aux Américains originaires de l'Asie du Sud.