Hiver particulièrement froid aux Etats-Unis et multiplication des tensions géopolitiques contribuent notamment à maintenir les cours au-delà de 100 dollars. Ainsi, le rapport mensuel de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pour le mois de février indique que le Nymex WTI a gagné 5,82 dollars depuis le mois d'octobre pour atteindre une cotation moyenne de 100,68 dollars. De même que le brut de la mer du Nord qui a gagné 1,72 dollars. Le prix de référence du panier OPEP s'inscrit dans la même tendance et a rebondi en février à plus de 105 dollars, reflet d'un rebond généralisé mais à divers degrés des cours des bruts composant le panier OPEP. C'est le cas notamment du baril de brut algérien, le Sahara Blend, qui demeure le second pétrole le mieux coté du panier OPEP derrière le Bonny Light du Nigeria. Celui-ci a d'ailleurs gagné près d'un dollar passant de 109,96 dollars en janvier à 110,52 dollars en février. Il reste néanmoins très en deçà de sa moyenne annuelle de 2013 où il s'était établi à 115,53 dollars. Le Sahara Blend creuse toutefois l'écart avec le Brent de la mer du Nord et gagne une prime de 1,67 dollar. Au-delà des températures particulièrement hivernales ayant boosté la demande en Amérique du Nord, la demande grandissante en Asie, la baisse de la production et les perturbations induites par les tensions géopolitiques, notamment en Libye, ont contribué à soutenir les prix. La situation en Libye a d'ailleurs spécifiquement pesé sur le marché régional de bruts légers, commente l'OPEP. L'OPEP a également réajusté et révisé à la hausse ses prévisions de demande de brut. Partant des constats relevés durant le 4e trimestre 2013, ayant enregistré une demande plus importante que prévue aux Etats-Unis et en Europe, le pool pétrolier table aujourd'hui sur une demande de 91,14 millions de barils par jour (mbj) en 2014, soit une hausse de 1,14 mbj par rapport à 2013. C'est aussi une estimation révisée à +0,16 mbj que celle publiée le mois dernier. L'organisation s'appuie pour ses estimations sur une prévision de croissance économique de 2,9% en 2013 et de 3,5% en 2014. Elle explique aussi que divers facteurs permettent d'alimenter des prévisions qu'on pourrait qualifier d'optimistes. Si l'OPEP part d'un constat, celui du redressement de la demande en Europe et aux Etats-Unis, elle estime que la croissance devrait être impulsée par l'appétit de la Chine (+0,34 mbj) et des pays émergents (+0,82 mbj). A contrario, la demande des pays riches de l'OCDE devrait se contracter de 0,10 mbj sur un an. Le pool pétrolier demeure ainsi prudent sur ses estimations mais n'écarte pas une nouvelle révision à la hausse de ses prévisions. Le rapport précise ainsi que la situation en Europe s'est améliorée avec une «crise de la dette qui semble être sous contrôle pour la plupart des pays». Et d'ajouter que «la tendance actuelle d'une croissance économique qui s'accélère dans les pays de l'OCDE et d'un ralentissement dans les économies émergentes est confirmée par les récentes données».