La production avicole a donc baissé à un rythme effréné ces dernières années, réduisant la filière, si filière il y a, à de l'élevage purement familial, domestique car répondant à des besoins ménagers tout simplement. D'où les efforts de redynamisation que la direction des services agricoles veut accroître pour créer une activité avicole embryonnaire au même titre que d'autres filières d'élevage ayant pu résister aux obstacles naturels et commerciaux, à savoir l'élevage bovin en particulier qui connaît un bel essor et une production constante en matière de lait de vache qui subvient à une partie de la demande locale. L'objectif des services agricoles est tout simplement de réinventer un élevage avicole dans cette wilaya en rupture totale avec les poussins et les poules de chair, dont le marché local est exclusivement alimenté à partir des wilayas de l'Est du pays, à savoir Biskra, Sétif et Constantine. Le plan de travail concerne quelque 21 éleveurs dont trois sont spécialisés dans l'élevage de la dinde alors que les 18 autres se focalisent sur la poule de chair. L'élevage de poules pondeuses reste quant à lui inexistant au moment où la politique agricole lancée par la wilaya de Ouargla escompte une autosuffisance dans certaines filières, à commencer par celle avicole qui subit les fluctuations du marché au nord du pays et connaît parfois des ruptures vu que la volaille est acheminée sur de longues distances dont la plus courte est de 400 km. C'est dans ce sens que des mesures d'encouragement viennent d'être consenties dans le but d'inciter une relance de l'investissement dans ce secteur boudé dans la wilaya à cause de fâcheuses expériences estivales qui ont vu de gros investissements tourner en faillite après de lourdes pertes enregistrées à cause des fortes chaleurs. Les mesures de soutien qui seront accordées aux futurs investisseurs désireux de se lancer dans ce type d'élevage consistent en une aide de 160 000 DA en guise d'aide à l'acquisition de matériels et équipements nécessaires à l'élevage avicole. Des crédits sans intérêts ont en outre déjà été accordés pour la réfection ou la construction de nouvelles structures d'élevage. Mais au même titre que tous les types d'élevage animal, c'est l'absence d'unités locales de production d'aliments adaptés qui se pose avec acuité. Le coût de revient de l'aliment de volaille ou de poisson pour ce qui est de l'aquaculture est le problème n°1 dans la wilaya de Ouargla, en particulier dans les wilayas du sud en général où l'élevage a amorcé une percée ces dernières années mais bute encore sur des problèmes de taille, comme la cherté de l'aliment dont la majeure partie est acheminée d'autres wilayas et dont le prix frôle les 5000 DA/quintal, l'insuffisance voire l'inexistence de fournisseurs étatiques d'aliments et l'absence de circuits de commercialisation. La flambée des prix des aliments est la cause directe de la hausse des coûts de production. Le prix de l'aliment de volaille frise les 4000 DA/quintal au nord du pays, il faut compter au minimum une différence de 1000 DA sur les marchés du Sud sachant que toute la matière première utilisée dans la fabrication des aliments est importée. Sachant que la consommation moyenne journalière d'une poule pondeuse est de 120g, soit 12 quintaux/jour pour une batterie de 10 000 poulettes pour une valeur de près de 46 000 DA/j, les éleveurs accusent le coup et supportent de lourds surcoûts qui poussent beaucoup d'entre eux à changer ou suspendre leur activité. A Ouargla, wilaya du sud où l'élevage peine à décoller, connaissant les contraintes multipliées par deux conjuguées à la donne climatique et l'éloignement des ports et fournisseurs d'aliment, l'amorce d'une filière avicole performante qui puisse assurer une certaine autosuffisance reste hypothétique.