«Au moment où les réseaux sociaux électroniques remplacent les territoires idéologiques, quel sens donner à l'évocation du pays par un écrivain au XXIe siècle, époque de la littérature-monde ? La littérature nourrit l'imagination, supprime les frontières et les obstacles. Aussi avons-nous choisi d'aborder ce sujet pendant trois jours, du 17 au 19 juin. Nous allons discuter de tout ce qui a été écrit et dit à propos de l'Algérie en arabe, en tamazight et en français», a souligné Azzedine Guerfi, commissaire du festival. Rachid Mokhatri, responsable, avec Sofiane Hadadj, du volet littéraire du Feliv, a, pour sa part, estimé intéressant de s'interroger sur l'écriture sur un pays et l'engagement politique. «Des jeunes venus de Syrie, d'Egypte et de Tunisie parleront de leurs pays respectifs avec les grands bouleversements actuels. Il s'agit d'écrivains arabophones et anglophones. Nous allons nous interroger sur les nouvelles esthétiques qui marquent les écrits de ces auteurs», a-t-il souligné. Sont invités à ce débat Hatem Hafez d'Egypte, Waël Kadour de Syrie, Nidhal Guiga de Tunisie et Djamel Ferhi d'Algérie. Deux tables rondes sur la littérature d'expression amazighe sont également prévues, animées notamment par Malek Houd, Nabila Sadi, Daniella Merolla (Pays-Bas) et Mustapha El Adak (Maroc). «La guerre d'Algérie dans le roman français actuel» est le thème d'un autre débat qui sera animé, entre autres, par Lionel Salaün et Stéphane Chaumet. «C'est un nouveau phénomène. Comment et pourquoi de jeunes écrivains français racontent-ils la guerre d'Algérie alors qu'ils ne l'ont pas connue ? Et quelles sont les périodes qui ont été choisies ? Les romans qui seront présentés ont été publiés entre 2012 et 2014», a noté Rachid Mokhtari. Brésil Un hommage sera rendu au journaliste et écrivain Mohamed Dorbhan tué lors de l'attentat à l'explosif qui a ciblé la maison de la presse Tahar Djaout à Alger en février 1996. Le débat tournera autour de son roman Les neufs jours de l'inspecteur Salaheddine, paru aux éditions Arak en 2011. «Ce roman est l'un des plus musclés, des plus prospectifs de la littérature algérienne des années 2000», a relevé Rachid Mokhtari qui a évoqué la présence d'élèves du lycée Kateb Yacine d'Alger lors des rencontres. «Pour la programmation littéraire, nous sommes restés sur les grands axes géographiques. C'est un festival à la fois arabe, africain et ouvert sur le monde. Cette année, nous ferons un zoom sur le Brésil et sur le rapport entre le football et la littérature. Une question pas si anecdotique que cela. Nous avons invité deux écrivains brésiliens, Rodrigo Ciriaco et Rogerio Pereira», a précisé, Sofiane Hadjadj. Les romanciers algériens, auteurs de nouvelles sur le football, Anouar Benmalek et Yahia Belaskri, sont invités à ce débat (prévu le 14 juin). Hajar Bali et Randa Kolli viendront débattre du théâtre et de la littérature. Le Congolais Jean Bofane et le Mauritanien Bios Diallo aborderont la question de la guerre et de l'écriture. «Nous avons programmé aussi un débat sur les revues électroniques et leur apport à la diffusion du texte littéraire avec de jeunes écrivains arabes comme le Tunisien Walid Suleiman. Les écrivains algériens Amine Zaoui, Djillali Khellas et Rachid Boudjedra viendront parler de ce que représente pour eux Gabriel Garcia Marquez. Chacun d'entre eux a été influencé d'une manière ou d'une autre par le romancier colombien», a noté Sofiane Hadjadj.