Problèmes de budget et querelles internes : le festival de Salzbourg, l'un des rendez-vous musicaux les plus prestigieux au monde, a tout autant fait le spectacle en coulisses que sur la scène ces dernières années. A partir de dimanche, et ce, jusqu'au 31 août, la ville natale de Mozart accueille une nouvelle fois la crème de la crème du monde de la musique, avec notamment la soprano Anna Netrebko, le ténor-baryton Placido Domingo, le pianiste Lang Lang, et les chefs d'orchestre Zubin Mehta et Sir Simon Rattle. Le festival a souvent fait les gros titres depuis l'arrivée à sa tête, en 2012, d'Alexander Pereira, 66 ans, dont le bail initial de cinq ans a été écourté de deux saisons pour prendre fin cette année. L'Autrichien, qui va diriger la célèbre Scala de Milan à l'automne, a lancé une expansion effrénée, indispensable selon lui pour redonner son lustre à un festival qui devenait «invisible». En augmentant le nombre de représentations, avec un pic de 280 atteint en 2013, il a pu élever le nombre de spectateurs à un record de 287 000 visiteurs l'an passé. Sous son ère, le festival a été allongé de dix jours avec une «ouverture spirituelle» consacrée à la musique religieuse à travers le monde — cette année l'islam — avant le début du programme d'opéras.