La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA Banque) a entamé sa mue. Elle a obtenu l'agrément de la Banque d'Algérie pour devenir un établissement financier avec un capital de 3,5 milliards de dinars. La transformation n'est cependant pas terminée puisqu'elle a un délai de six mois pour achever sa restructuration et prendre la forme finale de coopératives d'épargne et de crédit. Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa a signifié aux présidents et directeurs des caisses régionales, membres des conseils d'administration de cette institution, réunis hier au siège du ministère, qu'il s'agit d'une deuxième chance après l'échec de la CNMA Banque. « En été 2008, l'on est arrive à se poser la question : est-ce qu'il faut maintenir l'entreprise ou non », a-t-il souligné. La CNMA Banque sera finalement définitivement enterrée et laissera la place à une nouvelle entité, à savoir le Crédit mutuel rural. Le ministère précise que ce dernier « sera organisé sous forme de coopératives d'épargne et de crédit » qui seront mises en place à partir du deuxième semestre 2010 et qui collecteront l'épargne rural. Un seuil minimum de 500 millions de dinars par an a été fixé pour les grandes coopératives situées dans des zones où il y a de fortes potentialités agricoles et rurales alors que les moyennes et petites coopératives doivent respectivement constituer une épargne de 200 et 100 millions de dinars. Cette activité dépendra toujours de la maison mère, la CNMA, mais aura une gestion distincte. Les activités d'assurances et de crédit seront séparées. « Chaque activité sera dotée d'un conseil d'administration dont les membres devront répondre aux critères légaux fixés par la réglementation en vigueur », précise le ministère. Des organes consultatifs appelés conseils d'orientation et de contrôle stratégique chapeauteront également le développement de ces activités. Le ministre a annoncé que pour les assurances économiques agricoles, des contrats de performance seront établis pour chaque caisse d'assurances mutuelles avec des objectifs précis. Elles devront ainsi réaliser un taux de croissance minimum de 20% par an pour la période quinquennale 2010-2014, et un chiffre d'affaires constitué d'au moins 60% de produits d'assurances agricoles. Selon un bilan de la CNMA, le chiffre d'affaires des 11 premiers mois de 2009 a augmenté de 27% par rapport à 2008. Il a atteint un peu plus de 4,5 milliards de dinars entre janvier et novembre de l'année en cours contre 3, 53 milliards de dinars l'année dernière. Le rapport signale que des équipes de l'Inspection générale des finances (IGF) « sont actuellement opérationnelles au niveau de la CNMA et de son réseau ».