Des mois après, les efforts consentis par les autorités publiques n'ont pas atteint leurs objectifs. Aux rues Ouarti Abderrahmane et H'rireche Abdellatif, les commerçants imposent leur diktat et transforment, chaque jour que Dieu fait, les chaussées en espaces bien achalandés où l'on propose effets vestimentaires, ustensiles et produits cosmétiques dans une quiétude qui n'augure aucunement la restitution de la voie publique au profit de la municipalité. «Ce sont les marchands de gros et les commerçants domiciliés dans ces deux rues qui sont les premiers responsables de cette situation, car ils avaient pris le pli de déposer à même le sol leur marchandise, invitant, de cette manière d'autres à agir de la même manière», a déclaré un épicier du quartier qui prédit, en l'absence d'une rigueur dans l'application des textes, d'un retour imminent de ces commerçants ambulants qui cache mal, estime-t-il, d'autres maux qui collent à ces commerces de façade. Même décor et même impression à la rue Ibn Khaldoun où tout est informel, à commencer par les camions stationnés à longueur de journée le long de cette artère et l'importante quantité des fruits et légumes qui tiennent lieu de plaques de signalisation pour les automobilistes en provenance des quartiers populeux de Ghelloussi, la rue des Jardins et autres. «La chaussée est littéralement occupée par des étals de fortune et l'espace minuscule cédé aux piétons et aux automobilistes doit être scrupuleusement respecté sous peine de subir la colère de ces groupes d'agresseurs potentiels», a indiqué Salim T, un habitant de la rue des écoles. Point n'est besoin de rappeler que dans ces lieux où le moindre espace est disputé à coups de sabre, prolifèrent également des parkings sauvages. La voie publique se trouve ainsi transformée en une véritable machine à sous pour des marginaux. Aux alentours des sièges de l'APC, de la daïra et du musée Mohamed Boudiaf, tout conducteur de véhicule doit payer une dîme en contrepartie de la «protection» de son véhicule par un groupe autoproclamé maître des lieux. Un membre de l'exécutif a été récemment menacé à l'arme blanche non loin de la salle des fêtes pour avoir rappelé au «propriétaire» du parking sauvage que ladite dîme de 50 DA a été payée à l'avance. «J'ai changé d'avis pour exiger 200 DA de plus», a rétorqué le sinistre quidam après la remarque de la victime. Si la pression exercée quotidiennement par les services de l'ordre au niveau de la rue Victor Hugo, celle des fidayine et encore celle de l'ALN a produit les effets escomptés. Il n'en est pas de même pour les autres artères principales de Souk Ahras, où prolifèrent encore commerce illicite et d'autres vices que favorisent la promiscuité et l'enchevêtrement des foules.