Armés de seaux et de pinceaux qu'ils ont acquis d'ailleurs avec leurs propres deniers, ils ont mis du cœur à l'ouvrage, car la mission n'est pas des plus aisées. Les citoyens qui ont l'habitude d'emprunter ce raccourci pourront témoigner de la difficulté de la tâche en raison de l'état d'encrassement de cet endroit, et des odeurs pestilentielles qui s'y dégagent. A rappeler que la passerelle Mellah Slimane (ex-Perrégaux) qui est une réplique miniature du pont Sidi M'Cid a été ouverte à la circulation le 12 avril 1925. Sa particularité est qu'elle est réservée aux piétons. Elle relie le quartier de la gare au centre-ville, via l'ascenseur de la Medersa, d'où une fréquence de passagers importante au quotidien. L'information relayée par les réseaux sociaux a été saluée par les internautes. Et comment ne pas se réjouir de ce genre d'opérations de salubrité, ô combien d'utilité publique, qui vise à redorer le blason terni d'un édifice parmi d'autres dont regorge cette ville. Une bonne leçon de citoyenneté en l'absence des autorités locales qui, depuis une opération de réhabilitation en 2002, ne se sont plus souciés de ce pont même à la faveur de l'événement Constantine capitale de la culture arabe. Exception peut être faite de celle annoncée tambour battant en janvier 2016 pour la rénovation des escaliers et l'installation de l'éclairage. Mais cette intermittence dans l'entretien ne fait qu'accélérer la dégradation de cet ouvrage d'art, l'un des plus importants à Constantine. Aujourd'hui, ces jeunes se sont retroussé les manches afin de briquer les escaliers et rafraîchir les murs. De la sorte, ils refusent de contribuer ou de cautionner ce laisser-aller. Devant l'inertie de la municipalité, ils ont préféré agir.