Organisée dans le cadre du Café littéraire lancé par l'association des activités de jeunes, la rencontre a été mise à profit par les communicants pour revenir sur les hauts faits d'armes de ce village qui compte 89 chouhada. Selon des témoignages, Cheurfa N'Bahloul a abrité à Tinkicht le poste de commandement (PC) provisoire de la Wilaya III à l'orée de l'indépendance. Plusieurs combattants de l'ALN y ont transité, à l'image du colonel Mohand Oulhadj, de son vrai nom Akli Mokrane (1911-1972), chef de la Wilaya III. C'est dans la zaouïa de Cheurfa N'Bahloul que ce chef historique a demandé au défunt moudjahid, Seddiki Tayeb, commandant de l'ALN, de hisser le drapeau national le 3 juillet 1962, avant que Mohand Oulhadj ne refasse le même geste hautement symbolique, deux jours plus tard, à Sidi-Fredj, à l'endroit même où a eu lieu le débarquement français en Algérie en 1830. Présent à la tribune, le fils du colonel Mohand Oulhadj, Mohand Saïd Akli, officier de l'ALN, a rappelé le rôle joué par la population de Cheurfa N'Bahloul pendant la Guerre de Libération, tout en mettant en relief l'engagement des maquisards de la région d'Azazga pour la cause nationale. De son côté, Sadoun Méziane, président du bureau local de l'ONM, dira que Tinkicht et Cheurfa étaient des refuges permanents pour les combattants de l'ALN. «Notre population a tenu au secret l'installation d'un poste de commandement provisoire à Tinkicht et tous les refuges de l'ALN, car, nous n'avions pas de harkis dans nos rangs. Les citoyens avaient toujours bien accueilli et fourni l'aide nécessaire aux moudjahidine», dira-t-il. Un hommage appuyé a été rendu aux martyrs et maquisards de la région, parmi lesquels Belkacem Si Hanafi, dit «L'Habachi», lieutenant de l'ALN décédé en 1972, un élément-clé du commandement de la Wilaya III. Dans son intervention, le président de l'Association des pupilles de la nation de la wilaya de Tizi Ouzou, Méziane Djouzi, a demandé le classement du PC de Tinkicht au patrimoine historique.